Avec 46 prévenus et quatre audiences prévues à la semaine, un procès hors du commun s’est ouvert, ce jeudi 5 novembre à Rome. Ayant un rapport avec la Mafia, ce dernier a poussé la cour à se déplacer dans une prison, pour des raisons évidentes de sécurité.

Voulant éviter une cavale des chefs présumés du réseau mafieux, démantelé en décembre dernier, la communication avec les prévenus se fera en vidéoconférence. Des précautions qui semblent de rigueur, étant donné le profil du principal accusé, Massimo Carminati, dit « le Borgne » ou « le dernier roi de Rome », un ancien fasciste n’ayant pas peur d’employer les grands moyens pour défendre ce qu’il avait pour habitude de nommer « la terre du milieu », autrement dit, son fief. Un homme « dangereux » raconte un terroriste d’extrême-droite connaissant Carminati, qui serait selon lui capable de tuer, racketter, braquer, ou encore enlever pour arriver à ses fins.

Une entreprise comme les autres

L’enquête aurait même éclaboussé de hautes instances : des fonctionnaires et bureaucrates se retrouvant mouillés dans des affaires d’octroi de marchés publics à l’organisation, en échange de pot-de-vin. La mafia aurait au total détourné près de 60 millions d’euros par an, en plus de diversifier et consolider ses activités criminelles sur son territoire.

Depuis son trône, le « Borgne » n’aurait pas raté une miette des affaires courantes : pots-de-vin liés aux travaux du métro, emplois fictifs, gestion des déchets, transports urbains, falsification de titre de transport, comptes obscurs à Saint-Marin, en ajoutant également le trafic d’être humain en rapport aux camps de Roms et de réfugiés établis dans la banlieue de la capitale italienne.

L’épilogue du procès devrait intervenir d’ici le mois de juillet 2016.