Bousculade La Mecque : un bilan bien plus lourd
Le mois dernier, plus de 2000 pèlerins ont perdu la vie dans une bousculade à La Mecque, la catastrophe la plus meurtrière de l’histoire moderne du hajj, rapportent les estimations officielles de 34 pays différents.
L’actuel bilan est bien plus lourd que les chiffres avancés par les autorités saoudiennes et les gouvernements d’autres pays, mais aussi par rapport à ceux des commissions nationales du pèlerinage et des agences de voyages. Ils s’établissaient la semaine dernière à 2097 morts, bien loin des 769 morts répertoriées 48 heures après cette bousculade, survenue lors du rituel symbolique de lapidation de Satan qui a eu lieu à Mina, non loin de La Mecque (ouest).
Des mesures de sécurité inefficaces
Jusqu’en 2006, les forces de sécurité saoudiennes se focalisaient principalement sur la prévention des actes terroristes ou affrontements politiques. Une manifestation anti-américaine et anti-israélienne avait par exemple été le théâtre de 402 morts en 1987. Un drame qui avait poussé Ryad à interdire toute manifestation politique lors du pèlerinage religieux, instaurant au passage des quotas de visiteurs par pays d’origine (1000 pèlerins par million d’habitants).
Mais cela n’a pas empêché certains d’entre-eux de se rendre à La Mecque sans autorisation et de patienter près des accès réglementés. Lors de précédents mouvements de foule, ce sont d’ailleurs ces présences qui ont été mises en cause par d’autres pèlerins.
De 1990 à 2006, pas moins de cinq bousculades ont provoqué la mort de plus de 2400 personnes au total. La plus meurtrière remontait à 1990, lorsque plus de 1400 personnes avaient été victimes d’asphyxie dans un tunnel réservé à l’accès au site.