Snowden prêt à négocier une peine de prison pour rentrer aux Etats-Unis
Réfugié à Moscou depuis 2013, année durant laquelle il a mis au jour des informations au sujet de l’existence de programmes de surveillance électronique, Edward Snowden a confié dans une interview à la BBC vouloir négocier avec les autorités américaines un éventuel retour au pays, en tant que prisonnier.
Sous le coup du droit traitant des affaires d’espionnage, l’Américain sera immédiatement appréhendé s’il remet un jour les pieds aux Etats-Unis, risquant au passage jusqu’à 30 ans de geôle.
Afin d’éviter une telle peine, l’informaticien tente d’avancer les quelques pions qu’il lui reste face aux autorités américaines, la justice nationale permettant en effet d’abandonner un procès si les parties décident de transiger. L’intéressé affirme avoir fait savoir au gouvernement qu’il était prêt à passer par la case prison, mais il ne veut en aucun cas servir d’exemple « dissuasif » pour d’éventuels futurs lanceurs d’alerte.
Début juillet, le ministre américain de la Justice américain Eric Holder faisait savoir qu’un accord était possible. A cette époque, une peine de trois à cinq ans maximum était avancée et envisageable en échange d’une coopération avec le gouvernement, selon des sources proches du ministre.
Pas de tortures
Néanmoins, Snowden prétend n’avoir reçu aucune réponse ou proposition formelle de la part des autorités, il a simplement été notifié du fait elles n’auraient pas recours à la torture à son égard, « un bon début », selon lui.
Deux ans après ses révélations, l’ancien employé de la NSA dispose toujours des faveurs de l’opinion publique, avec notamment plusieurs prix qui lui ont été décernés, des millions de followers sur son compte Twitter, et même l’admiration de certains de ses opposants, qui lui octroie le mérite d’avoir ouvert un débat de société crucial.
Une sympathie que ne partage certainement pas l’ancien directeur de la NSA et de la CIA, Michael Hayden, qui a définitivement tiré un trait sur l’existence de son ancien employé, qui n’est plus qu’un exilé à vie. « Si vous voulez mon avis, il va mourir à Moscou. Il ne reviendra jamais », expliquait-t-il récemment devant la presse.