Publié le : samedi 19 septembre 2015

Japon : débat houleux autour des lois modifiant le rôle de l’armée

De nombreux recours devraient être déposés devant le parquet japonais suite à l’adoption de lois élargissant les droits de l’armée japonaise votées dans la nuit de vendredi à samedi dans l’archipel. Les opposants affirment que ces dernières contredisent la Constitution pacifiste du pays.

Après plusieurs jours de vifs débats au Sénat, la coalition au pouvoir menée par le Premier ministre nationaliste Shinzo Abe a fait adopter tôt ce samedi, des textes qui permettant l’envoi de soldats japonais sur des zones de conflits à l’étranger afin de soutenir un allié, une première historique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Une décision vivement critiquée par l’opinion publique, M. Abe a ainsi vu sa cote de popularité reculer à un niveau proche des abîmes, tandis que des dizaines de milliers de Japonais étaient dans la rue pour protester, une rareté dans l’archipel.

De nombreux parlementaires issus de l’opposition, des alliances de juristes et autres associations ont affirmé ce samedi qu’ils exploiteraient toutes les voies de recours possibles afin d’annuler ou amender le texte.

La sénatrice Renho, issue du principal parti d’opposition déclarait sur Twitter qu’elle s’opposait fermement à cette décision, tout n’est, selon elle, que le « commencement d’une nouvelle ère », une ère « sans le gouvernement d’Abe ».

Un discours proche de celui du Parti social-démocrate, dont est issue la sénatrice Mizuho Fukushima, qui avait prononcé devant une foule de 10.000 manifestants durant les débats que ce gouvernement était un gouvernement de « criminels » qu’il fallait en urgence sortir des hautes sphères du pouvoir.

Shinzo Abe affirme s’être résolu à faire adopter ce texte afin « d’avoir la possibilité de protéger le Japon » face aux menaces provenant notamment de la montée en puissance chinoise et l’instabilité nord-coréenne. Mais les opposants craignent que le texte serve également à envoyer des soldats dans des conflits bien plus éloignés géographiquement.

Violation de la Constitution japonaise

Keisuke Yamamoto, organisateur d’un des groupes de citoyens protestant contre ce texte déclarait à l’AFP qu’il ferait tout son possible pour faire contester cette modification, y compris en portant l’affaire devant la justice nippone. Tandis qu’une association de juriste est en train de préparer un recours en vertu d’une violation de la Constitution pacifiste du pays imposée en 1947 par l’occupant américain après la Seconde Guerre mondiale.

Pour Susumu Murakoshi, président de l’association du barreau du Japon, ce texte représente une « tâche noire » dans l’Histoire du pays.

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