Après avoir, selon le parquet vénézuélien, commis des actes incitant à la violence, l’opposant radical Leopoldo Lopez, derrière les barreaux depuis février 2014 a été condamné à près de 14 ans de réclusion. Une décision vivement critiquée par la communauté internationale et ses sympathisants.

Ce jeudi soir, il a été condamné pour avoir tenu un rôle important dans les manifestations antigouvernementales de 2014. Economiste et ancien élève d’Harvard, il purgera sa peine de 13 ans, neuf mois et sept jours à l’établissement pénitencier de Ramo Verde, où il est déjà détenu.

La décision de la justice vénézuélienne a immédiatement reçu les critiques de l’Union européenne, l’ONU, les Etats-Unis, l’Espagne et du Costa Rica.

John Kerry « préoccupé », Caracas interrompt le processus de normalisation

John Kerry, secrétaire d’Etat américain, a notamment fait part via un communiqué qu’il se sentait « préoccupé » par ce verdict, qui n’est qu’un moyen à peine caché par le gouvernement pour neutraliser ses opposants.

Face à ces déclarations, le président vénézuélien Nicolas Maduro a aussitôt affirmé que le processus de normalisation des relations entre Caracas et Washington pourrait être réexaminé. Dans une intervention retransmise à la télévision, le président Maduro a précisé qu’il était prêt à revoir « toute la relation » qui liait son Etat aux Etats-Unis.

Les deux pays entretiennent des relations compliquées depuis des années, mais le climat semblait s’être réchauffé depuis une brève discussion entre Nicolas Maduro et son homologue américain Barack Obama en avril. Des représentants de chaque pays se sont d’ailleurs réunis à de nombreuses reprises depuis, afin de faire naître un processus de normalisation.

L’ex-Premier ministre espagnol Felipe Gonzalez a de son côté affirmé que le Venezuela était devenu, de fait, « une dictature ». Ce dernier avait d’ailleurs à maintes reprises de rendre visite au prisonnier, essuyant à chaque fois le refus du gouvernement de Caracas.

Leopoldo Lopez, 44 ans, est le fondateur du parti d’opposition Voluntad Popular (VP). Ce dernier a également pris la direction d’un mouvement couramment nommé « La Salida » afin de pousser, par la force de la rue, le président socialiste Nicolas Maduro à démissionner de ses fonctions.