Les Libanais s’organisent contre la corruption
Depuis plus d’un mois, la campagne citoyenne « Vous puez » dénonce aussi bien la corruption qui gangrène la classe politique au Liban que la crise des ordures. Ce mardi, une nouvelle action militante visait le ministère de l’Environnement, dont le bâtiment ne s’est retrouvé occupé par des manifestants en donnant l’hymne national et brandissant des drapeaux aux couleurs du pays.
Bien que pacifique est maîtrisée, cette nouvelle escalade intervient peu de temps avant le délai imposé par les activistes au gouvernement pour la démission de l’actuel ministre de l’Environnement, Mohammad Machnouk et le règlement de la crise des ordures. Toutefois, une source officielle pour écarter toute démission éventuelle.
Les protestations ont commencé avec la fermeture de la plus grande décharge libanaise à la mi-juillet, et lorsque les déchets ont commencé à s’entasser dans les rues. Le week-end dernier, des milliers de manifestants se sont rassemblés sur la mythique place des martyrs de Beyrouth afin d’afficher leur ras-le-bol de la classe gouvernante.
Au Liban, la corruption gangrène les institutions politiques et paralyse de fait l’Etat. Une léthargie qui s’illustre bien évidemment par le fait que le Parlement est incapable depuis mai 2014 d’élire un nouveau président de la République.
A deux reprises depuis 2009 également, les députés ont réussi à prolonger leur propre mandat, à cause des clivages politiques, une chose que les militants ne peuvent plus comprendre. Et pour cette raison, ils réclament, en plus d’une issue à la crise des déchets, la tenue de nouvelles élections.
Début de solution ?
De son côté, Nabih Berri, qui occupe les fonctions de président du Parlement depuis 1992, estime qu’un dialogue est nécessaire entre les dirigeants, et a d’ailleurs appelé à une réunion le 9 septembre prochain. Mais cet appel ne satisfait pas les militants, ces derniers estiment qu’il s’agit d’un énième stratagème visant à détourner leur attention, et contourner leurs revendications. En témoigne la situation du ministre de l’Environnement, dont la démission est réclamée suite à sa gestion hasardeuse de la crise des déchets, ce dernier a déclaré qu’il passerait la main concernant le dossier, mais ne démissionnerait pas de son poste.