Peine capitale et prison à vie pour l’ex-président égyptien Morsi
La justice égyptienne a validé ce mardi 16 juin la condamnation à mort de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi, pour des faits de violences durant la révolte de 2011. Le même tribunal l’avait condamné à la réclusion à perpétuité dans une affaire différente.
Ce mardi, la justice égyptienne a confirmé la peine capitale infligée à l’ex-président islamiste Mohamed Morsi dans une affaire de violences durant la révolte de 2011, une décision qui confirme l’ambition des autorités de supprimer l’opposition islamiste.
Ancien de la congrégation des Frères musulmans et radié par l’armée en juillet 2013, l’ex-président islamiste se retrouvait jugé par un tribunal criminel basé au Caire pour son implication dans des évasions massives de prison et des agressions à l’encontre de la police durant la période des révoltes de janvier-février 2011 qui délogea Hosni Moubarak du pouvoir.
Morsi se retrouve sur une liste récente de 99 autres condamnés à mort comprenant le leader suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie, l’ex-président du Parlement Saad al-Katatni et le prédicateur islamiste Youssef al-Qaradaoui. Ce dernier, vivant au Qatar, est jugé par contumace.
Devant le même tribunal, Mohamed Morsi, premier président élu par un vote démocratique en Egypte, a été condamné à la réclusion à vie pour une affaire d’espionnage, une peine qui équivaut à 25 années de prison. Lors de l’annonce du verdict, Morsi a levé les poings en l’air pour affirmer sa détermination. L’accusé était resté calme et souriant tout au long du procès.
Appel possible
Si un appel est toujours possible dans les deux affaires, ces décisions marquent un nouveau coup à l’encontre de l’opposition islamiste, visée avec acharnement depuis la chute de l’ex-président Morsi, initiée par l’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi, qui a toujours affiché sa volonté d’éradiquer les Frères musulmans, répertoriée comme « organisation terroriste » en Egypte.
Répression croissante
Les peines de mort sont rarement appliquées en Egypte, tandis que des dizaines se sont retrouvées annulées en cassation. Mais la répression exercée par le gouvernement égyptien ne concerne pas uniquement les islamistes, elle s’est étendue ces derniers temps aux mouvements laïcs et de gauches peines, des dizaines de militants se sont vus condamnés à la prison également.