Paris met en garde Jakarta au sujet du condamné à mort Serge Atlaoui
Si la peine de mort est appliquée au Français Serge Atlaoui, accusé dans une affaire de stupéfiants en Indonésie, Paris affirme que ce « ne sera pas sans conséquences » sur les relations diplomatiques entretenues avec Jakarta, comme le précise l’ambassadrice française, Corinne Breuzé.
L’ambassadrice de France à Jakarta a prévenu ce vendredi 17 avril le gouvernement indonésien que la possible mise à mort d’un Français condamné par la justice pour trafic de stupéfiants infligerait des « conséquences » sur les relations bilatérales entre les deux pays. Corinne Breuzé a rappelé lors d’une conférence de presse que la France avait aboli la peine de mort en 1981, et que par conséquent, elle la rejetait quels que soient les lieux ou les faits.
Le condamné Serge Atlaoui, 51 ans, avait été placé en détention suite à son arrestation en 2005 à l’intérieur d’un laboratoire clandestin de production d’ecstasy situé en périphérie de la capitale Jakarta, puis en 2007, il se voyait condamné à la peine capitale pour commerce illégal de stupéfiants. Depuis le début, cet artisan soudeur clame son innocence, affirmant n’avoir procédé qu’à l’installation de machines à l’intérieur de ce qui était pour lui une usine d’acrylique.
La législation antistupéfiant dans cette nation d’Asie du Sud-Est est l’une des plus rude au monde. Le nouveau président Joko Widodo, élu en octobre dernier, s’est opposé à toutes les demandes de grâce des condamnés à mort pour trafic de stupéfiants, usant l’argument de l’urgence de la lutte antidrogue en Indonésie, dont le commerce et la consommation font des dizaines de victimes chaque jour.
Pourtant, Jakarta fait des pieds et des mains pour tenter d’annuler les peines capitales prononcées pour ses ressortissants à l’étranger, en témoigne la mobilisation du gouvernement contre l’exécution en Arabie Saoudite de deux Indonésiennes cette semaine, dont une était condamnée pour meurtre.
« Torture psychologique »
L’épouse de l’accusé Sabine Atlaoui, déclare vivre avec sa famille et ses enfants une véritable « torture psychologique », tandis qu’un tribunal venait de communiquer le dossier du Français à la Cour suprême et qu’un membre du bureau du procureur lui demandait déjà les mensurations de son mari pour le futur cercueil.
Dans cette affaire, huit autres individus ont été arrêtés en même temps que le Français, ils ont également été condamnés à mort. Toutefois, seul M.Atlaoui figure à ce jour dans la liste des exécutables.