Amsterdam : les prostituées manifestent contre la fermeture de leurs vitrines
Des centaines de prostituées sont descendues manifester ce jeudi 9 avril dans les rues d’Amsterdam dans le but de dénoncer le désir de rénovation du « quartier rouge » du maire de la ville. Pour rester dans l’anonymat, ces dernières portaient des masques, sur leurs pancartes, il était possible de lire : « Ne nous sauvez pas, sauvez nos vitrines ».
L’administration d’Amsterdam souhaite fermer une partie des établissements du célèbre « Red Light district », ces travaux auraient pour but ultime de supprimer la criminalité et la prostitution, rapporte les médias néerlandais. D’ailleurs, déjà 115 des 500 vitrines des officines liées aux métiers du sexe ont déjà fermé dans le quartier. Les prostituées affirment que ce projet les oblige à se rendre dans la rue, et d’être, par conséquent plus vulnérables.
Une de leur porte-parole rappelle que « le sexe est un métier légal aux Pays-Bas » depuis 2000, dans cette optique, elles ont besoin de l’appui des pouvoirs publics et réclament le droit d’être consultées avant d’être « traitées comme des parias et envoyées en dehors du quartier », toujours selon la porte-parole.
À la rue
Un débat qui rappelle le souci de l’environnement de travail d’une prostituée. Est-il préférable de laisser ces dernières contrôler leur lieu de travail ou fermer ces derniers ? Car une chose est sûre, le plus vieux métier du monde a traversé bien des époques, et on peut penser que les prostitués trouveront toujours un moyen de trouver un client, et vice-versa.
Le même genre de question s’était posée à propos des lieux de vente du cannabis ou « coffe shop ». En 1999, la loi « Damoclès » autorisait les maires à fermer ces établissements au titre de nuisance. L’idée derrière ce projet était de limiter le tourisme cannabique, « insécuritaire » aux yeux de certains néerlandais. Au final, le trafic avait rebasculé de lui-même dans la rue, mettant cette fois-ci les consommateurs en danger.
L’industrie du sexe est importante à Amsterdam où elle fait travailler 7 000 personnes. La plupart des femmes recensées sont originaires de pays d’Europe de l’Est, lorsqu’elles arrivent, elles ont, en général, peu de ressources pour survivre. En fermant ces vitrines, leur situation, déjà compliquée, risque de se dégrader à l’extrême.