Thaïlande : l’armée s’octroie les pleins pouvoirs avec la levée de la loi martiale
Les autorités thaïlandaises ont annoncé la levée de la loi martiale ce mercredi 1er avril. Néanmoins, cela ne ressemble en rien à une bonne nouvelle, puisque cette dernière se voit remplacée par un article constitutionnel qui donne les pleins pouvoirs au chef de la junte.
La loi martiale, qui avait été mise en application depuis mai dernier, des suites d’un coup d’État, vient d’être révoquée en Thaïlande. Sa levée a été appliquée après l’annonce du roi Bhumibol dans la soirée du 1er avril, comme le rapporte le Bangkok Post. Une nouvelle qui pourrait s’avérer malheureuse pour le pays, alors que les militaires sont toujours au pouvoir.
Une situation qui donnerait au général Prayuth Chan-ocha, Premier ministre et chef de la junte, la faculté de prendre des décisions qui auront valeur de loi sans l’aval du Parlement, en vertu de l’article 44 de la Constitution intérimaire. Plusieurs organisations de protection des droits de l’homme sont accablées par cette situation, l’une d’elles, citée dans The Nation, parle même d’ « une descente profonde de la Thaïlande dans la dictature » .
Même si le général a assuré qu’il userait uniquement de ses nouveaux droits pour régler des problèmes d’inégalités sociales en attente, de nombreux thaïlandais redoutent le pire.
Depuis plusieurs mois, les alliés occidentaux de la Thaïlande, ainsi que les entreprises et les voyagistes faisaient pression sur les autorités afin de révoquer la loi martiale.
Les militaires en place au pouvoir ont, quant à eux, fait la promesse de rendre le pouvoir à un gouvernement civil qui sera élu par suffrage, mais uniquement lorsque des réformes visant à lutter contre la corruption et à limiter le pouvoir des partis politiques auront été mises en place, au sein d’une nouvelle Constitution.
Autocratie
Pour l’instant, aucune date n’a été prévue pour ces élections, les experts estiment que les réformes réclamées seront destinées à écarter durablement de la scène politique les partis des clans de Shinawatra, de Yingluck et également de son frère Thaksin, dont l’autocratie (ils remportent toutes les élections depuis 2001) n’est plus du goût des militaires.
