Publié le : jeudi 12 mars 2015

Le Parlement Européen s’inquiète de la situation démocratique en Russie après l’assassinat de Boris Nemtsov

Le Parlement européen a exigé ce jeudi 12 mars qu’une « enquête internationale indépendante » soit ouverte sur l’assassinat du leader de l’opposition russe Boris Nemtsov, jugeant que l’indépendance judiciaire ne satisfaisait pas les critères requis.

Si plusieurs suspects ont été écroués une semaine tout juste après l’assassinat de Boris Nemtsov, le principal d’entre eux, ancien policier tchétchène, qui avait avoué les faits, est revenu sur ses déclarations, clamant maintenant son innocence. Une position compréhensible de sa part, au vu de l’enquête ouverte par une commission russe des droits de l’Homme, qui affirme que ces aveux auraient pu être obtenus sous la torture.

Les eurodéputés affirment « prendre note » de ces arrestations et de l’enquête, mais se navrent de « l’échec systématique de l’État russe à faire respecter l’état de droit et à apporter la justice à ses citoyens ». Ces derniers estiment que « la situation des droits de l’Homme en Russie n’a cessé de se détériorer » ces derniers temps, le Parlement se déclare « préoccupé par le climat de haine » propagé par le Kremlin, notamment à l’encontre de l’opposition (et des minorités et des pays frontaliers). Les élus européens s’alarment de la direction prise par le gouvernement dans une voie qui, selon eux, n’est pas celle de la démocratie.

Il est vrai que dans les faits, l’opposition russe s’est vue privée de toute influence politique depuis l’intronisation de Vladimir Poutine, et l’assassinat de Boris Nemtsov ne va pas réchauffer l’ambiance. La vague d’émotion suscitée après ce crime ne devrait en outre pas faire cesser les clivages au sein des opposants, qui sortent d’une longue période hivernale d’immobilisme politique.

Deux jours après l’assassinat, environ 10 000 personnes se réunissaient pour une marche qui n’était pas sans rappeler les grands mouvements de contestation du pouvoir organisés en 2011 et 2012. Cependant, les experts restent sceptiques, la route serait, selon eux, encore bien longue afin de rendre audible le discours d’une opposition bâillonnée depuis une quinzaine d’années en Russie.

L’un des derniers qui tenait tête à Poutine

Si la carrière de Boris Nemtsov était sur le déclin, il restait tout de même un symbole fort pour les pro-occidentaux, incarnant parfaitement les reformes d’après-chute du bloc, et toute l’ébullition engendrée par celles-ci. Il restait également l’une des dernières personnes à tenir tête à l’actuel président.

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