Alors que le conflit entre le gouvernement de Kiev et les séparatistes pro-russes se poursuit, des milliers d’ultranationalistes viscéralement opposés à Moscou ont défilé pour célébrer la naissance d’une figure controversée de la lutte pour l’indépendance ukrainienne.  

Il y a 106 ans naissait Stepan Bandera, chef du combat contre les Soviétiques, et de la lutte pour l’indépendance. Célébré dans les rues de la capitale, la manifestation n’est pas passée inaperçue tant le cortège avait des allures d’un défilé de l’Allemagne des années 1930. Tenue de camouflage pour beaucoup, regards menaçants et flambeaux au poing. Drapeaux ukrainiens et nationalistes brandis, les manifestants ont défilé aux cris de « Gloire à l’Ukraine ! Gloire aux héros ! Gloire à la Nation ! Mort aux ennemis ! ».

La rhétorique est lourde de sens surtout qu’elle vient des formations d’extrême-droite Svoboda et Pravy Sektor qui ne cachent pas leurs penchants pour le nazisme. Réunis ce 1^er janvier pour célébrer celui qui est honni par tous les Russes pour sa collaboration avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, les manifestants voient en Bandera une figure du nationalisme et de l’indépendantisme ukrainien. Dans le contexte de guerre qui secoue l’Est de l’Ukraine, cette manifestation revêt une symbolique extrêmement forte et inquiétante.

Depuis le début du conflit, Vladimir Poutine pointe du doigt le caractère néo-nazi de la Révolution de Maïdan. Les affirmations du président russe ne font pas la réalité, mais cette démonstration de force sonne comme un rappel pour les Occidentaux. L’Ukraine est un pays aux multiples facettes et un soutien tous azimuts aux opposants de la Russie peut être très dangereux. Le chemin vers une démocratie pleine et entière est encore long et les Ukrainiens devront faire attention à ne pas être submergés par leurs propres démons.