Publié le : samedi 27 décembre 2014

Moscou en perte de vitesse à l’Est ?

La crise ukrainienne met en difficulté les alliés historiques de la Russie. La Biélorussie et le Kazakhstan se retrouvent dans une position délicate depuis que la Crimée a été rattachée à la Russie. Entre soutien à l’allié et crainte de se voir victime d’un même tour de force, les deux pays s’activent sur la scène diplomatique.

Les diplomatie à l'Est s'activent pour trouver une fin au conflit en Ukraine.

Les diplomatie à l’Est s’activent pour trouver une fin au conflit en Ukraine.

 

La Russie n’a pas bonne presse et se montrer trop proche de Vladimir Poutine peut-être dangereux. C’est ce que semblent penser les présidents Loukachenko et Narzarbaïev, respectivement présidents de la Biélorussie et du Kazakhstan. Les deux chefs d’Etat ont rencontré leur homologue ukrainien Viktor Porochenko le 21 et le 22 décembre afin de contribuer à un règlement de la situation.

La motivation de ces deux pays est triple. Tout d’abord ils souffrent des sanctions occidentales imposées à la Russie. Membres fondateurs de l’Union douanière, la dégringolade de l’économie russe a des conséquences non négligeables sur leur propre économie. Le politologue Volodymyr Fessenko explique qu’ils « s’inquiètent du conflit dans l’est de l’Ukraine, de la confrontation Russie-Occident et de la crise économique en Russie. Cela pourrait à terme frapper leurs intérêts économiques et ils se montrent prêts pour une médiation ».

Autre raison d’une médiation de plus en plus visible, la peur de voir la Russie déstabiliser ces deux Etats où de fortes minorités russes vivent et restent très proches de Moscou. Vladimir Poutine a d’ailleurs menacé à demi-mot un Kazakhstan où la construction d’une identité nationale est toujours en cours. Le président Nazarbaïev marche sur des œufs et cela s’en ressent dans ses déclarations : « Le droit international a été bafoué en Ukraine, mais une Russie non intégrée, cela ne va pas ». Il faut ménager tout le monde (troisième motivation) et ne pas être perçu par l’Occident comme trop proche du Kremlin au risque de subit l’ire de l’Union européenne et des Etats-Unis.

Le jeu des alliances est donc difficile, mais le Kazakhstan et la Biélorussie savent naviguer en eaux troubles depuis la chute de l’URSS. Seule une dégradation sensible en Ukraine pourrait provoquer une redistribution (partielle) des cartes. A l’Est, la priorité est à l’apaisement.

 

 

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