Chute du pétrole : l’Algérie s’inquiète
La chute de près de 50 % du prix du baril de pétrole depuis juin inquiète les principaux pays exportateurs. A ce titre, l’Algérie fait savoir qu’elle limitera les conséquences sur le plan économique et social de cette forte baisse grâce à une mobilisation des principaux ministères.
Mardi 23 novembre s’est tenu un « conseil restreint » à l’initiative du président algérien Abdelaziz Bouteflika. Etaient conviés à cette réunion extraordinaire, le Premier Ministre, le Vice-ministre de la Défense nationale, les ministres des Finances, de l’Energie, de l’Industrie et des Mines, du Commerce, de l’Agriculture, le ministre délégué au Budget, ainsi que le Gouverneur de la Banque d’Algérie. En somme le gratin de l’exécutif algérien pour définir la réponse à apporter à a chute du cours du pétrole.
Le communiqué issu de ce conseil restreint se veut rassurant puisqu’il est rappelé que l’Algérie bénéficie d’une « marge de manœuvre » due à la politique de désendettement public, « des réserves de change constituées, ainsi que de l’épargne publique accumulée au niveau du Fonds de Régulation des Recettes ». Si la situation est « inquiétante », des recommandations ont d’ores et déjà été émises pour lisser les effets de la chute des prix du pétrole.
Le Plan quinquennal d’investissements publics est préservé pour ne pas entrer dans une spirale de croissance faible, mais le gouvernement devra à l’avenir réfléchir aux projets prioritaires et à leurs coûts. La recommandation la plus lourde de sens est sans conteste une révision de la consommation d’énergie dans le pays. Pourvu de grandes capacités, l’Algérie consomme de manière irraisonnée ses ressources et un grand chantier de rationalisation de l’énergie sera prochainement déployé.
Le gaspillage est un problème qui pèse lourd et c’est pourquoi la rationalisation de la consommation interne d’énergie, la promotion de la transition énergétique et l’accroissement de la recherche et de l’exploitation des hydrocarbures « y compris non conventionnels » sont au cœur de la stratégie désormais à l’œuvre à Alger.