Béji Caïd Essebsi élu président de la République tunisienne
Le 21 décembre, les Tunisiens ont élu, au suffrage universel, leur président de la République. Selon les résultats officiels, c’est Béji Caïd Essebsi qui l’emporte avec 55,68 % des voix. Le pays tourne la page de décennies de dictature, bien que certaines inquiétudes demeurent.
Le candidat de l’alliance laïque, Béji Caïd Essebsi, a remporté l’élection présidentielle en Tunisie, selon les résultats définitifs du second tour publiés par l’Instance supérieure indépendante pour les élections. M. Caïd Essebsi, 88 ans, a obtenu 55,68 % des suffrages, soit plus de 1,7 million de voix, contre plus de 1,3 million pour son rival (44,32 % des suffrages).
Premier président démocratiquement élu depuis l’indépendance du pays, en 1954, Béji Caïd Essebsi verra ses prérogatives largement limitées par la nouvelle Constitution, au profit du gouvernement. Heureusement pour lui, son parti Nidaa Tounès [Appel de la Tunisie, parti fondé en avril 2012] a également gagné les législatives.
Si le parti laïc semble sorti grand gagnant des trois années de constituante et de régime de transition, l’avenir pourrait s’avérer rude. Moncef Marzouki, sorti perdant dimanche, a annoncé, mardi 23 décembre, la création du mouvement « Chaâb el Mouwatinine (mouvement du peuple de citoyens) » visant à empêcher le retour de « la dictature » après la victoire de celui qu’il accuse d’être un représentant de l’ancien régime.
Le président élu, Essebsi, a affirmé qu’il sera le «président de tous les Tunisiens». Excluant un retour aux vieilles méthodes, il assure que «L’hégémonie est une illusion (…) Il n’y aura pas de retour à cela». «Je suis pour qu’on tourne complètement la page du passé.»
Cela n’a pas empêché des échauffourées ces deux dernières nuits dans plusieurs villes, notamment dans le sud de la Tunisie, à Gabès et Tataouine, Des partisans du président sortant, Moncef Marzouki, ont affronté la police malgré l’appel au «calme et au respect de la démocratie» de ce dernier.