Tunisie : les laïcs célèbrent une victoire pas encore officielle
En Tunisie, les partisans de Béji Caid Essebsi n’ont pas attendu les résultats officiels. Dès hier soir, ils ont célébré la victoire présumée de leur candidat dans les rues de la capitale. Le sondages lui donnent une dizaine de points d’avance, mais le président sortant, Moncef Marzouki, refuse pour l’instant de reconnaître sa défaite.
Le leader de Nidaa Tounès [Appel de la Tunisie, parti fondé en avril 2012] Béji Caïd Essebsi a revendiqué sa victoire au second tour de la présidentielle. Il a dédié son élection aux martyrs de la Tunisie et a remercié son challenger, Moncef Marzouki. Selon les sondages de sortie des urnes, il aurait recueilli 55,5 % des suffrages, contre 44,5 % à Marzouki, pour un taux de participation de 59,04 %.
« Les indicateurs que nous avons (…) indiquent une victoire de Béji Caïd Essebsi », a déclaré, quelques minutes après la fermeture des bureaux de vote, Mohsen Marzouk, directeur de campagne de ce vétéran de la vie politique tunisienne.
Moncef Marzouki, le président sortant par intérim, a quant à lui, refusé de reconnaître la victoire de son adversaire tant que les résultats n’auront pas été dévoilés. « La Tunisie l’a emporté aujourd’hui, la démocratie a gagné, nous devons rester unis. Malgré les annonces de victoire de nos adversaires, tous les indicateurs sont positifs pour nous. » Son équipe met en doute le professionnalisme des sondages et évoque des fraudes constatées dans certains bureaux de vote.
Pour ce scrutin sensé clore quatre ans de révolution et marquer l’entrée de la Tunisie dans une ère démocratique, le taux de participation est resté inférieur à 60%. Le vainqueur sera appelé à présider la Tunisie pendant cinq ans, un mandat renouvelable une seule fois. Il devra également désigner le prochain chef du gouvernement, issu de Nidaa Tunes, vainqueur des législatives en octobre, et qui devra former son équipe avant début février.