L’offensive en cours dans le nord de l’Irak, la plus vaste lancée à ce jour contre le groupe Etat islamique (EI), a fait reculer les djihadistes, dont l’un des principaux chefs a été tué par des frappes aériennes selon Washington.

S’agit-il d’un véritable revers pour les jihadistes du groupe Etat islamique ? En tout cas les forces kurdes irakiennes, les peshmergas, affirment avoir reconquis une large portion du mont Sinjar, région située près de la frontière irako-syrienne. C’est dans ce secteur que la minorité religieuse yézidie avait été victime d’exactions commises par les djihadistes.

Depuis quatre mois, Sinjar symbolisait le martyre de cette petite communauté, dont de nombreux membres ont été enlevés ou tués par l’EI, qui les considèrent comme des hérétiques. En août, le dramatique exode des yazidis avait poussé les Américains à entamer une campagne de bombardements aériens contre l’EI.

Appuyés par plus de 40 frappes de la coalition internationale, 8000 peshmergas ont brisé jeudi le siège des monts Sinjar. Le déverrouillage des monts Sinjar, couplé à la reprise des territoires voisins, permet de couper quelques-unes des principales routes d’approvisionnements de l’EI, notamment à partir de sa base arrière syrienne. Il devrait également permettre d’isoler les djihadistes à Mossoul, la deuxième ville d’Irak, conquise en juin dernier à la faveur de la déroute de l’armée irakienne.

La victoire kurde a été amplifiée par l’annonce concomitante par des responsables américains de la mort récente de plusieurs « dirigeants (jihadistes) importants et intermédiaires » en Irak, notamment Abou Muslim al-Tourkmani, l’un des deux adjoints du «calife» Abou Bakr al-Baghdadi. Il s’agit d’un maillon essentiel du réseau djihadiste sur le terrain. L’autre chef éliminé est Abd al-Basset (Inad Allah Moulla Gaidh) sur lequel peu d’informations existent.

Il y a trois semaines, le gouverneur de Mossoul avait déjà trouvé la mort dans une frappe ciblée. Le Pentagone a fait de la liquidation des ténors de Daech l’une de ses priorités pour affaiblir une organisation bâtie autour du calife et d’un noyau dur d’anciens cadres de l’armée de Saddam Hussein.