Poutine se veut rassurant sur l’économie : opération de sauvetage
Lors de la traditionnelle conférence de presse de fin d’année, jeudi, le président russe a estimé que la crise monétaire qui secoue son pays trouverait « inévitablement » une issue. Et a accusé les Occidentaux de se comporter comme un « empire ».
Alors que la Russie traverse l’une des plus graves crises économiques de son histoire post-soviétique, Vladimir Poutine a tenté, jeudi 18 décembre, de rassurer les marchés et la population, lors de sa conférence de presse annuelle, à Moscou. Le président russe a estimé que la Russie renouerait avec la croissance dans le pire des cas dans deux ans. Une sortie de crise est « inévitable », parce que l’économie mondiale continue de croître.
Le président russe estime que le gouvernement et la banque centrale ont pris les mesures « appropriées » face à une crise qu’il a attribuée à des « facteurs extérieurs ». Il a néanmoins admis que la banque centrale aurait pu agir plus rapidement pour soutenir le rouble, qui a perdu depuis le début de l’année près de 45 % de sa valeur face au dollar.
Vladimir Poutine a évoqué un autre dossier brûlant de son actuel mandat : l’Ukraine. Il a taxé les autorités de Kiev de mener une « opération punitive » contre les rebelles de l’Est. Il a également accusé les Occidentaux de créer un nouveau « mur » en Europe. « Le bouclier antimissile près de nos frontières, ce n’est pas un mur ? Nos partenaires ont décidé qu’ils étaient les vainqueurs, qu’ils étaient désormais un empire, et que les autres étaient des vassaux qu’il faut faire marcher au pas. »
Les sondages montrent que la popularité du président russe, qui a dépassé les 80 % de bonnes opinions après l’annexion de la Crimée en mars, se maintient à des sommets. « La stabilité est fondée sur le soutien du peuple russe, et il n’est de fondation plus solide », a-t-il déclaré. Mais la chute du rouble, l’augmentation des prix et la plongée de l’économie russe dans la récession pourraient altérer la confiance placée dans sa capacité à garantir la stabilité financière du pays.