Cuba-Etats-Unis : vers un réchauffement diplomatique
Après la libération d’un citoyen américain emprisonné sur l’île depuis cinq ans, les Etats-Unis vont ouvrir des négociations avec La Havane pour normaliser les relations diplomatiques.
Dans une allocution depuis la Maison-Blanche, Barack Obama a annoncé que les Etats-Unis allaient ouvrir des négociations avec Cuba visant à rétablir des relations diplomatiques entre les deux pays et à ouvrir une ambassade à La Havane pour la première fois depuis le 3 janvier 1961 – soit plus d’un demi-siècle.
En 1962, John Fitzgerald Kennedy instaurait un embargo commercial sur Cuba. L’objectif de cet embargo était de précipiter la chute du régime cubain mis en place après la révolution de 1959. Il est toujours en vigueur aujourd’hui, même si dans les faits il n’existe plus pour les produits alimentaires et les médicaments.
« Aujourd’hui, les Etats-Unis changent leur relation avec le peuple cubain (…). Nous allons mettre fin à une approche obsolète, qui a échoué à servir nos intérêts depuis des décennies ». Outre le rétablissement des relations diplomatiques, le président américain a annoncé que les Etats-Unis allaient lever des restrictions sur les envois de fonds, les voyages et les relations bancaires.
Obama espérait depuis longtemps un virage majeur au sujet de Cuba. Les États-Unis sont de fait déjà redevenus l’un des premiers partenaires commerciaux de Cuba, notamment pour l’agroalimentaire, et près de 100 000 Américains visitent l’île chaque année. Le 28 octobre dernier, l’Assemblée générale des Nations unies avait voté pour la 23e fois une motion demandant la levée de cet embargo américain
Pendant des décennies marquées par un étatisme envahissant, le régime autoritaire de Fidel Castro avait été porté à bout de bras par son allié russe, jusqu’à la dislocation de l’Union soviétique, à partir de 1990. Le Venezuela de Hugo Chavez et les autres pays de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) allaient prendre le relais une décennie plus tard, sans pour autant parvenir à préserver le régime cubain qui s’est lentement décati.