Au Bangladesh, les Sundarbans menacés par une marée noire
Une marée noire provoquée par le naufrage d’un pétrolier mardi dernier a entraîné « une catastrophe sans précédent. » Plus de 350 000 litres de pétrole se sont déversés sur des dizaines de kilomètres dans cette région, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le 9 décembre, un navire pétrolier a été heurté par un cargo et a coulé dans la rivière Sela, une réserve aquatique majeure au Bangladesh. Cette rivière se trouve au cœur des Sundarbans, mangrove de la baie du Bengale et trésor de biodiversité. Les experts écologistes parlent désormais d’une « catastrophe sans précédent » pour le Bangladesh.
Des pêcheurs du Bangladesh ont commencé dès vendredi à récupérer le pétrole déversé par le navire. Le responsable d’une autorité portuaire locale a indiqué que les pêcheurs utilisaient « des éponges et des sacs » pour récupérer le pétrole qui s’est déjà dispersé sur un rayon de 350 km2. Outre le lourd bilan écologique, la marée concernerait environ 200 000 villageois bangladais.
Zyma Islam, journaliste au Daily Star, écrivait sur Twitter : « La plus grande forêt de mangrove du monde est en train de se faire bousiller par une énorme marée noire et tout le monde s’en fiche. » Le gouvernement a lancé des opérations fastidieuses de nettoyage manuel quatre jours après l’incident et n’a déployé que 200 travailleurs. Ces mesures prises avec retard sont, selon les experts, totalement inappropriées pour contenir la marée noire.
Classé patrimoine mondial de l’Unesco, le site des Sundarbans, dans le delta du Gange au Bangladesh, reste une zone de passage cruciale pour les navires marchands à destination du port de Chittagong, un des centres économiques du pays. Certains membres du gouvernement ont proposé dimanche 14 décembre de prolonger l’interdiction des cargos sur la rivière où a eu lieu le naufrage. Mais ils se sont heurtés à l’opposition du ministre de la Marine marchande, qui a mis en garde contre les conséquences économiques d’une telle décision.