Publié le : lundi 15 décembre 2014

Vague d’arrestations parmi les médias turcs d’opposition

La police turque a arrêté, dimanche 14 décembre, Ekrem Dumanli. Il est le rédacteur en chef de l’un des principaux quotidiens du pays, Zaman. 24 autres personnes ont été interpelées dans treize villes du pays. L’opération de police s’inscrit dans le cadre d’une répression généralisée contre les médias favorables au prédicateur Gülen.

 

Zaman Gazetesinin 25. yýl dönümü düzenlenen törenle kutlandý

 

Samedi soir, la police s’était déjà rendue dans les locaux du journal, mais une foule de protestataires s’était rassemblée devant l’immeuble, obligeant les forces de l’ordre à quitter l’immeuble sans pouvoir avoir pu mener à bien l’interpellation. Partie remise, puisque vingt-trois arrestations, principalement de journalistes, ont eu lieu ce dimanche, un peu partout dans le pays – au total, l’opération s’est déroulée simultanément dans treize villes.

C’est une nouvelle étape qu’a franchi le président turc Erdogan avec ce mouvement de répression, sorte de coup de filet national contre les partisans de son grand rival, le prédicateur islamiste Fethullah Gülen. Ce dernier vit exilé aux États-Unis depuis 1999.

Le président de la chaîne de télévision Samanyolu, proche de Zaman, a également fait partie des « mis en examen » de ce dimanche. La chaîne de télévision TRT Haber a fait état de l’arrestation de deux anciens chefs de la police. Au total, des mandats d’arrêt ont été délivrés contre 32 personnes, accusées entre autres de « former un gang pour tenter d’attenter à la souveraineté de l’Etat. »

Le chef du principal parti d’opposition laïque, le CHP, Kemal Kilicdaroglu, a dénoncé « un gouvernement putschiste. Un coup d’Etat (…) contre la démocratie. » La chef de la diplomatie de l’UE Federica Mogherini a elle estimé dans un communiqué que «cette opération allait à l’encontre des valeurs et des standards de l’Europe que la Turquie aspire à rejoindre.»

Les Etats-Unis ont quant à eux exhorté la Turquie, leur alliée au sein de l’Otan, à respecter la liberté de la presse, l’indépendance de la justice et ses «fondations démocratiques». Malgré de nombreux scandales de ce genre, M. Erdogan, au pouvoir depuis 2003, a remporté haut la main les élections municipales de mars dernier, puis la présidentielle d’août, pour la première fois au suffrage universel direct.

 

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