Publié le : samedi 13 décembre 2014

Sommet sur le Climat à Lima, les pays de voie de développement créent la surprise

Après dix jours de discussions, l’heure de vérité approche à Lima pour les pays qui négocient en vue d’un accord multilatéral permettant d’éviter un emballement de la hausse de la température de la planète. De nombreux pays en développement surprennent par l’étendue de leurs ambitions.

 

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En dépit de l’arrivée de ministres depuis mardi, peu d’avancées ont été obtenues sur le texte des « contributions nationales » que les pays devront annoncer courant 2015 pour agir sur leurs émissions, principalement de CO2. Jeudi soir, face à une situation de blocage, le ministre péruvien de l’Environnement, Manuel Pulgar Vidal, qui préside cette conférence de l’ONU sur le climat, a demandé aux deux co-présidents de rédiger une nouvelle version du texte « reflétant les vues de toutes les parties ».

Les négociateurs devaient plancher dessus dans la nuit de jeudi à vendredi pour espérer une adoption, qui doit se faire par consensus, d’ici vendredi soir. Pour arriver à tenir l’objectif de 2°C que s’est fixé la communauté internationale, il faut réduire d’ici 2050 les émissions mondiales de gaz à effet de 40 à 70%, selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec).

Dans la course, les plus pauvres ne sont pas les moins ambitieux. Le ministre de l’environnement de l’Ethiopie, Belete Tafere Desta, a rappelé que son pays s’était fixé pour ambition d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2025. L’Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec 90 millions d’habitants, où tout reste à construire, a décidé d’ouvrir le chemin. « Le changement climatique affecte nos terres, nos vies, témoigne M. Tafere Desta. Nous voulons nous développer sans aggraver l’état de la planète, car nous payons déjà les conséquences de l’utilisation massive des énergies fossiles par les pays industrialisés. »

Le négociateur philippin Antonio La Viña, dont le pays vient à nouveau d’être balayé par un typhon, a suivi ce mouvement : « Comment pouvons-nous demander aux autres d’agir contre le changement climatique si nous ne prenons pas notre part. Tout le monde doit faire quelque chose. » Pays très vulnérables au réchauffement, les Philippines ont également choisi de mettre une pression morale sur les plus riches en s’engageant à infléchir la trajectoire de leurs émissions de gaz à effet de serre.

Les pays en voie de développement demandent plus de visibilité sur la manière de tenir la promesse que le Nord a faite en 2009 d’atteindre 100 milliards de dollars d’aide annuelle en 2020. Les pays du Sud lient le sujet des financements à celui posé par l’évaluation des contributions.

 

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