La mort d’un ministre palestinien lors d’une manifestation contre la colonisation israélienne ravive les tensions
Depuis la mort du haut responsable palestinien mercredi lors d’une manifestation, Israéliens et Palestiniens craignent d’assister à un retour des violences. Palestiniens et Israéliens ont donné jeudi à partir de la même autopsie deux versions opposées des causes du ce décès.
Ziad Abou Eïn, figure renommée du mouvement national palestinien et cadre dirigeant du Fatah, a été enterré jeudi à Ramallah. Pour les Palestiniens, Ziad Abou Eïn est décédé à cause des coups portés par des soldats israéliens et des gaz lacrymogènes qu’il a inhalés. Le porte-parole du gouvernement Ehab Bessaiso, se fondant sur l’autopsie, a parlé de « meurtre » dont Israël est tenu pour « entièrement responsable »
Pour les Israéliens, la victime un homme ayant déjà des antécédents cardiaques, a succombé à un accident cardiaque. Emprisonné à de nombreuses reprises dans les prisons de l’Etat hébreu, notamment après avoir été condamné pour le meurtre de deux Israéliens en 1979, M. Abou Eïn est mort au cours d’une manifestation qui se voulait pacifique contre la confiscation des terres palestiniennes au profit de la colonisation israélienne.
La cérémonie a été troublée par des accès de colère : « Vengeance », scandaient certains, d’autres proclamant : « Ton sang n’aura pas été versé en vain », tandis que les haut-parleurs diffusaient des chants patriotiques. Le président Mahmoud Abbas a décrété trois jours de deuil. Les écoles et les commerces sont fermés et les murs de la ville recouverts de portraits du disparu.
Dans un climat de tensions déjà vives depuis l’été entre Palestiniens et Israéliens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, cet événement fait redouter un nouvel accès de violences. L’armée israélienne a ainsi annoncé avoir déployé en Cisjordanie deux bataillons de soldats et deux compagnies de garde-frontières. Le risque pourrait être particulièrement élevé vendredi, jour de la grande prière musulmane hebdomadaire, souvent suivie de manifestations.