Détenu par al-Qaida durant plus de trois ans de captivité, Serge Lazarevic, dernier otage français a été libéré mardi après d’intenses tractations impliquant plusieurs intermédiaires.

«La France ne compte plus d’otage et ne doit plus en compter, ce qui suppose une grande vigilance», a confirmé François Hollandeen annonçant la libération de Serge Lazarevic, après plus de 1000 jours de captivité. Il a retrouvé la liberté mardi dans la matinée dans les environs de Kidal, dans le nord du Mali.

Il avait été enlevé au Mali par Aqmi en 2011, en compagnie de Philippe Verdon, avec qui il était en voyage d’affaires. Ce dernier a été retrouvé assassiné d’une balle dans la tête en juillet 2013. Comme toujours, les conditions de cette libération restent floues. Paris se contente d’affirmer qu’elle est le fruit «d’efforts intenses» et de remercier les autorités maliennes et nigériennes.

Ce sont ces dernières qui ont conduit les négociations. Mohamed Akotey, un Touareg nigérien qui avait déjà œuvré pour la libération des quatre employés d’Areva l’an dernier, s’est rendu à plusieurs reprises à Kidal, la capitale des Touaregs, ces dernières semaines. Serge Lazarevic était aux mains d’Abdelkrim el-Targui, l’un des très rares responsables d’Aqmi à être touareg.

«Il faut que les Français prennent bien conscience que ces questions d’otages sont extrêmement douloureuses», a expliqué le président de la République. Alain Marsaud, député UMP des Français de l’étranger, a assuré sur BFMTV que la France avait «forcément» versé de l’argent pour obtenir cette libération. Le Quai d’Orsay, lui, refuse d’évoquer le versement d’une rançon, ne voulant pas encourager d’autres prises d’otages.

Les médias maliens évoquaient eux une rançon de 20 millions d’euros réclamés par les ravisseurs. RFI et BFMTV affirent, elles, que la libération de Serge Lazarevic a été obtenue grâce à un échange de prisonniers. Mohamed Ali ag Wadoussène et Haïba Ag Achérif auraient ainsi recouvré la liberté ce lundi. Ces deux hommes eux-mêmes impliqués dans le rapt de Lazarevic avaient été arrêtés quelques jours plus tard à Bamako par les services maliens.