Hongkong : le mouvement des parapluies a un pied dans la tombe
La Haute Cour de Hongkong a ordonné mardi 9 décembre l’évacuation des camps dressés par les manifestants prodémocratie dans le quartier d’Admiralty. La justice vient porter un coup d’arrêt à un mouvement divisé.
L’éviction des manifestants a débuté par un plainte déposée par une compagnie de bus qui avait souhaitait obtenir la réouverture du trafic dans le centre-ville, cœur économique et politique de l’ancien protectorat. Prochaine étape dans le désossement du mouvement, selon le South China Morning Post, 3000 policiers procéderont jeudi au démantèlement du camp principal dressé par les manifestants démocrates dans le quartier d’Admiralty.
D’après la presse, les autorités vont profiter de l’occasion pour faire évacuer la totalité de la zone. Cela comprend également le campement situé à Causeway Bay, véritable temple du shopping pour les Chinois du continent.
Le mouvement des étudiants réclame un scrutin ouvert pour l’élection du chef de l’exécutif de la région administrative spéciale de Hongkong – cette élection est un vote au suffrage universel direct, mais le pouvoir central chinois se réserve le choix des candidats. Il s’est considérablement essoufflé depuis son lancement à la fin septembre.
Ces activistes sont aujourd’hui divisés. Plusieurs leaders de la fronde ont appelé à l’évacuation des lieux occupées, et la Fédération hongkongaise des étudiants, à la pointe des manifestations, a fait savoir jeudi qu’elle envisageait de mettre fin à la contestation. Certaines voies chez les manifestants se sont indignées contre cette reddition, et ont appelé à une grève de la faim.
Un scission semble donc apparaître entre les enseignants – plus résignés devant le refus de l’exécutif local, et à terme de Pékin, de faire toute concession, ou même de recevoir les représentants du mouvement – et les plus jeunes étudiants, très résolus. Pour tous, cependant, la question est la même : que faire pour que l’action perdure, devant le déni total des autorités?