S&P baisse la note de l’Italie à « BBB-«
L’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé d’un cran la note de la dette italienne, désormais juste au-dessus de la catégorie spéculative. Une sanction de la dette italienne ou de la politique de Matteo Renzi?
L’endettement de l’Italie représente 132% du PIB du pays, le ratio le plus élevé de la zone euro après celui de la Grèce. Selon S&P, ildevrait atteindre 2.256 milliards d’euros d’ici la fin de 2017 – soit 80 milliards de plus que ce l’agence avait prévu en juin. « Une telle hausse de l’endettement, combinée à une croissance qui reste atone et une compétitivité affaiblie ne sont pas compatibles avec une note « BBB », ajoute l’agence.
Standard & Poor’s considère le potentiel de croissance de l’Italie comme limité. Elle n’excèdera pas 0,2% en 2015. D’ailleurs, l’agence de notation n’exclut pas une relégation de l’Italie parmi les emprunteurs à risque, si Rome devait échouer dans ses réformes. L’Italie n’est en effet plus qu’à un cran de la catégorie spéculative.
S&P tempère ce risque par des perspectives ‘stables’, et ce malgré une sanction pour la 3e année consécutive de l’économie italienne. Il y a deux façons de lire cette décision. La première, exprimée par l’agence et expliquée ci-dessus. Une seconde approche, politique, cette fois, selon laquelle l’agence exprime des doutes sur la capacité de Matteo Renzi à réformer l’Italie à la cadence souhaitée – notamment par les institutions européennes.
La loi de délégation autorisant le gouvernement à réformer le marché du travail, votée mercredi 3 décembre, attend ses décrets d’application. S&P qualifie cette initiative de « progrès » mais redoute qu’elle ne s’enlise dans les méandres législatifs. De plus, une grève générale d’opposition à la loi est prévue vendredi, à l’appel de deux organisations syndicales. L’Italie, parfois considérée comme un pays qui se contente de faire des annonces, serait-elle rappelée à l’ordre par l’agence, comme elle risque de l’être par le commission en mars?