Suède : le gouvernement de Stefan Löfven coulé par un putsch de l’opposition
Après avoir été mis en minorité par les Démocrates de Suède sur le vote du budget, et se refusant d’exécuter le budget de l’opposition de centre-droit adopté par le Parlement, le nouveau Premier ministre social-démocrate Stefan Löfven a été contraint de convoquer de nouvelles élections.
Deux mois jour pour jour après son entrée en fonction dans le Rosenbad, à Stockholm, le premier ministre suédois Stefan Löfven a annoncé la tenue d’élections législatives anticipées, une première dans le royaume depuis 1958. Ce «putsch» a été rendu possible par le ralliement de l’extrême droite au budget alternatif déposé par l’alliance des quatre partis de centre droit, au pouvoir de 2006 à 2014.
Les Démocrates de Suède (Parti d’extrême droite) sont arrivés troisièmes avec 12,9 % aux législatives de septembre. Comme il l’avait laissé entendre depuis plusieurs semaines, le parti d’extrême droite n’a pas soutenu le gouvernement lors du vote sur l’adoption du budget 2015. Au Riksdag, la coalition de gauche ne dispose en effet que de la majorité relative (138 sièges sur 349).
« Nous avons décidé d’organiser des législatives le 22 mars. Je ne prendrai pas l’initiative de nouvelles négociations. Cela permettra aux électeurs de faire connaître leur choix face au nouveau paysage politique. »
En pleine ascension électorale, avec 49 élus, l’extrême-droite exerce là pour la première fois une influence qui plonge le système politique suédois dans une crise inédite, avec trois blocs minoritaires qui ne parviennent pas à s’entendre. Les Démocrates de Suède ont exercé leur rôle d’arbitres, trop contents de « faire tomber tout gouvernement ou proposition de budget qui soutient une hausse de l’immigration. »
Cette crise vient enfoncer le clou dans un pays déjà aux prises avec un taux de chômage élevé et l’essoufflement de son modèle social. La semaine dernière, le premier ministre avait confié sa réelle «préoccupation» quant à ce vote clef, rappelant que « le Parlement n’est pas quelque chose avec laquelle on s’amuse. »