Des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de grandes villes des Etats-Unis dans la nuit du mercredi 3 décembre, suite à la décision d’un grand jury américain de ne pas poursuivre un nouveau policier blanc, impliqué dans la mort d’un suspect noir. Cette fois, la presse américaine exprime également son ras-le-bol.

Le 17 juillet dernier, Eric Garner, 43 ans, était décédé après son interpellation à Staten Island, un quartier de New York. Ce père de 6 est mort asphyxié lorsqu’un policier lui a fait une clé d’étranglement pour le maîtriser – une pratique interdite car dangereuse. Garner vendait des cigarettes de contrebande dans la rue.

« La disproportion entre le sort de M. Garner, sur un trottoir de Staten Island, en juillet, et son infraction présumée – revendre des cigarettes – est grotesque et scandaleuse », écrit le New York Times dans un éditorial inhabituellement virulent.

Ce qui provoque l’indignation des éditorialistes – et des manifestants – est que le déroulement de l’arrestation d’Eric Garner a été filmée par un passant. Une preuve du déroulement des événements que tout un chacun peut voir aujourd’hui sur Internet : plusieurs policiers contre ce seul homme, obèse, ne se débattant pas et répétant qu’il n’arrive pas à respirer.

On peut lire dans le journal Washington Post : « Cette fois, il y a eu littéralement des millions de témoins oculaires. Qu’on me dise, même dans l’absolu, combien il en faudrait. Est-ce qu’il faut un nombre minimum de témoins ? Ou est-ce que ‘l’égalité de tous devant la loi  n’est en fait qu’une blague cruelle ?

Les manifestations se poursuivent également à Ferguson après la mort de Michael Brown, adolescent noir abattu par un policier le 9 août dernier, et la relaxe de l’officier l’ayant abattu – Brown n’était pas armé. Le fait que l’agent ait touché près d’un million de dollars pour rendre ses confessions publiques a mis de l’huile sur un brasier déjà hors de contrôle. La relaxe du second agent ne fera rien pour calmer le jeu.