Moody’s dégrade la note de la dette japonaise et s’en prend aux banques du pays
L’agence de notation a baissé d’un cran la note souveraine nipponne lundi. Elle émet des doutes sur les mesures de relances proposées et les objectifs de réduction de déficit. L’agence a également abaissé mardi d’un cran les notes de cinq banques commerciales.
Moody’s a envoyé un avertissement au Japon. L’agence de notation a annoncé avoir abaissé la note souveraine du pays d’un cran (de Aa3 à A1), lundi 1er décembre. L’agence cite « une incertitude accrue quant à la capacité (du Japon) à atteindre ses objectifs de réduction de déficit budgétaire » et fait part de ses doutes sur l’opportunité du « calendrier et l’efficacité des mesures de relance de la croissance dans un contexte de pressions déflationnistes ».
Moody’s s’inquiète en particulier des risques induits à moyen terme pour « la rentabilité des bons » d’État que la Banque du Japon s’est engagée à racheter massivement pour relancer l’économie. Cette décision de l’agence de notation fait suite à l’entrée en récession du Japon au troisième trimestre sur fond de baisse de la consommation et de la confiance des entreprises. Le pays affiche une dette colossale (près de 250% du produit intérieur brut).
Non contente d’avoir tapé sur les doigts du gouvernement, l’agence a abaissé mardi d’un cran les notes de cinq banques commerciales nippones, dont des divisions des méga-groupes Mitsubishi UFJ et Sumitomo Mitsui, et de deux assureurs. Ces organismes sont désormais évalués «A1», contre «Aa3» auparavant, soit la cinquième meilleure note sur l’échelle de l’agence.
Dans le cas des groupes d’assurance-vie affectés, Nippon Life Insurance et Sony Life Insurance, l’agence évoque «leurs importants investissements dans les obligations d’Etat», et «leur exposition aux titres émis sur le marché intérieur, en particulier à la dette du gouvernement central ainsi que régional et local».
Les investisseurs ont a peine pris acte de cette série de dégradations bancaires. A la Bourse de Tokyo, les actions des maisons-mères de Mitsubishi UFJ Financial Group et Sumitomo Mitsui Financial Group, ont respectivement cédé 0,20% à 688,6 yens et 1,01% à 4.432 yens.