Egypte: une centaine d’arrestations avant des manifestations anti-gouvernement
Les autorités égyptiennes ont procédé à l’arrestation d’une centaine de personnes en prévision des manifestations anti gouvernement organisées par les salafistes.
Le Front salafiste, une des composantes de l’alliance pro-Morsi avait appelé au début du mois d’octobre à une grande manifestation, le 28 novembre, pour imposer l’ »identité islamique ». Plusieurs groupe religieux radicaux ont décidé de suivre cette initiative, et le mouvement a pris de l’ampleur. Au moins 107 personnes ont été arrêtées, entre jeudi soir et vendredi matin, alors que des manifestations contre le gouvernement d’Abdel Fattah Al-Sissi étaient annoncées dans tout le pays.
Le ministère de l’intérieur a assuré qu’il s’agissait de « membres des Frères musulmans », « soupçonnés de vouloir organiser des manifestations violentes ». Les Frères musulmans, qui avaient annoncé « soutenir » les appels à manifester des salafistes, avaient pourtant demandé à leurs partisans de le faire « pacifiquement », comme ils l’affirment pour chaque manifestation. Les protestations se multiplient, dénonçant l’éviction par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi, candidat des frères musulmans, en 2013.
Depuis la chute de M. Morsi, le nouveau régime mène une répression implacable contre les partisans du premier président élu démocratiquement en Egypte. La confrérie des Frères musulmans a été décrétée organisation terroriste, et toute opposition laïque et libérale a également été muselée. Le pouvoir a interdit toute manifestation qui ne serait pas préalablement autorisée par le ministère de l’Intérieur. Lors de la répression contre les pro-Morsi, plus de 1.400 manifestants islamistes ont été tués par la police et l’armée, essentiellement au Caire, et plus de 15.000 Frères musulmans ou sympathisants ont été emprisonnés.
Dans la matinée de jeudi, un général de l’armée a été tué par balles par des inconnus à bord d’une voiture dans l’est du Caire. Les deux soldats qui l’accompagnaient ont été blessés. L’attaque n’a pas été revendiquée. Après le coup de force de l’armée contre Morsi, des millions d’Egyptiens ont manifesté pour réclamer qu’elle abandonne le pouvoir. Les attaques et attentats visant l’armée et la police se sont multipliés tuant des centaines de membres des forces de l’ordre selon le gouvernement.