Plan Juncker : 315 milliards d’euros en trois ans pour relancer la croissance
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a annoncé ce mercredi un plan destiné à mobiliser 315 milliards d’euros pour des investissements en Europe au cours des trois prochaines années, afin de relancer la croissance et de «remettre l’Europe au travail».
Ce plan de relance « sera opérationnel en 2015 » et, s’il fonctionne, « sera reconduit pour la période de 2018 à 2020 », selon M. Juncker. « C’est le plus gros effort recent entrepris par l’Europe pour l’investissement. Pour chaque euro mis dans ce programme, on va générer 15 euros pour la recherche et développement ou les infrastructures. »
« Nous sommes dans un blocage au niveau de l’investissement (…) parce que les investisseurs européens n’ont pas confiance ». C’est pour faire face à ces difficultés que que le plan d’investissement pour l’Europe a été créé. Depuis le début de la crise, en effet, les projets d’investissement à court terme ou à long terme sont en panne sur le continent. A contrario, le niveau d’investissement aux Etats-Unis est revenu à son niveau d’avant 2007.
Au deuxième trimestre 2014, les investissements en Europe étaient inférieurs de 15% par rapport au même trimestre de 2007, avant la crise, soit une baisse de 430 milliards d’euros. Autre constat : si les liquidités existent, surtout avec des taux d’intérêts bas, elles n’arrivent pas à financer l’économie réelle assez rapidement ou avec efficacité.
Avant la crise, l’argent public constituait souvent le principal moteur de l’investissement dans les pays membres. Mais l’action de la plupart des Etats aujourd’hui entravée par la pression accru sur les dettes publiques, n’a plus la capacité de relancer leurs économies par la dépense publique. C’est pourquoi le nouveau Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI en anglais) doit permettre de financer de nouveaux projets.
Les projets de financement seront choisis parmi des listes sélectionnées par les Etats de l’UE. 800 projets seraient en lice mais tous ne seront pas financés. Ils seront choisis par la Commission et la BEI en fonction de «leur valeur ajoutée européenne, de leur viabilité, de leur valeur économique et de la possibilité qu’ils puissent débuter d’ici 2017». La commission s’interdit d’avoir des quotas par pays.