Malgré la perte du Congrès par les démocrate lors des midterms, Barack Obama ne baisse pas les bras. Dans une des décisions les plus audacieuses de ses deux mandats jusqu’à présent, le président américain a ouvert la voie à une régularisation provisoire à quelque 5 millions de clandestins vivant aux Etats-Unis

«Mes chers compatriotes américains, nous sommes et serons toujours une nation d’immigrants. Nous avons tous été un jour des étrangers», a annoncé Barack Obama jeudi dernier. Il ne s’avoue pas vaincu malgré la sentence des midterms, et continue à appliquer les réformes promises lors de sa campagne. La dernière en date, la refonte du système migratoire.

Déterminé à changer l’héritage que laisseronta ses deux quinquennats, le premier président noir des États-Unis, fils d’un Kényan et d’un Américaine d’origine irlandaise, a tenu un plaidoyer pour l’aide aux sans-papiers : « Beaucoup de leurs enfants sont nés en Amérique ou y ont passé la plus grande partie de leur vie, leurs espoirs, leurs rêves et leur patriotisme sont les mêmes que les nôtres. »

Joe Arpaio, le farouche détracteur de Barack Obama, n’a pas attendu la fin de l’intervention, jeudi soir, pour lancer une procédure en justice contre lui. Les gouverneurs du Texas, Rick Perry, et du Wisconsin, Scott Walker, menacent d’en faire autant. Les principales critiques concernent le choix fait par Obama d’agir par décret exécutif, sans l’aval d’un Congrès. «Le président a dit qu’il n’était ni un roi ni un empereur, mais c’est bien ainsi qu’il agit», s’indigne John Boehner, le leader de la majorité républicaine à la Chambre des représentants.

11 millions de sans-papiers qui vivent actuellement sous la menace permanente d’une expulsion du territoire américain. Ce revirement, pourrait mettre les républicains dans l’embarras pour les prochaines présidentielles. L’identité de l’Amérique comme nation d’immigrants transcende les appartenances. Quelque 57% d’Américains veulent une réforme de l’immigration, selon un récent sondage du Wall Street Journal.