Duel tendu pour le second tour de la présidentielle tunisienne
Le scrutin du 23 novembre s’est déroulé sans accrocs et avec un taux de participation de l’ordre de 64,6 %. Dans l’attente des résultats officiels, les premières estimations indiquent qu’un second tour aura certainement lieu.
« Un deuxième tour pour l’élection présidentielle est incontournable et il aura lieu, sans aucun doute, entre les deux principaux rivaux : Béji Caïd Essebsi, candidat de Nidaa Tounès [Appel de la Tunisie], et Moncef Marzouki, actuel président de la République et candidat du CPR [Congrès pour la République] », affirme Business News. Le refus de l’islamisme contre le rejet de l’ancien régime. La promesse d’un Etat fort contre la défense de la révolution.
La tenue d’un second tour reflète la bipolarisation du paysage politique : d’un côté un courant anti-islamiste, pour qui la recherche de stabilité et la restauration de l’autorité de l’Etat priment, et de l’autre, un courant surtout inquiet de voir des anciens du régime de Ben Ali revenir sur le devant de la scène.
Dimanche soir, chaque camp revendiquait des résultats très différents. selon les sondages à la sortie des urnes des trois principaux instituts, Béji Caïd Essebsi, le chef du parti Nidaa Tounès, principale formation anti-islamiste, arriverait en tête avec moins de 50 % des suffrages, devant le chef de l’Etat sortant, Moncef Marzouki, crédité de 26,9 % à 32,6 %.
Selon les premières estimations, aucun des deux candidats n’a donc réussi à convaincre plus de 50 % des électeurs. Ce Dimanche 23 novembre, une journée de vote sans incident majeur est, à bien des égards, historique pour le pays.
De son indépendance en 1956 jusqu’au soulèvement de 2011, le pays n’a connu que deux présidents: Habib Bourguiba, déposé le 7 novembre 1987 par un coup d’Etat de son Premier ministre Ben Ali; et ce dernier, resté président jusqu’à sa fuite en Arabie saoudite le 14 janvier 2011.