La sortie du nouvel opus des « Hunger Games » sur les écrans thaïlandais a donné lieu jeudi à Bangkok à l’interpellation de cinq étudiants, dont une faisant le geste rebelle. Ce salut est devenu dans le royaume un symbole de résistance depuis le coup d’Etat militaire de mai

Alors que le nouveau volet de la saga explose le box office dans le monde entier, l’esprit de révolte qui caractérise la saga commence à déranger certains pays tels que la Thaïlande. Le film revêt en effet une signification particulière pour les opposants depuis le coup d’Etat de l’armée thaïlandaise en mai dernier, et l’imposition de la loi martiale. Ils ont même adopté le fameux salut à trois doigts, signe de ralliement de Katniss Everdeen, l’héroïne incarnée par l’actrice Jennifer Lawrence.

Le chef de la junte au pouvoir en Thaïlande a assuré vendredi ne pas être « inquiet » de l’appropriation par ses opposants du geste des rebelles de la saga des « Hunger Games. » Le général Prayut Chan-O-Cha a déclaré à ce propos « Je ne sais pas si (le geste) est illégal ou pas. Auquel cas, cela pourrait compromettre leur avenir. Je ne veux pas les punir, alors ils ont été à peine réprimandés, avant d’être relâchés. » Menaces à demi-mots, pour l’instant sans conséquences. A l’avenir, les récalcitrants pourraient par exemple avoir un fichier judiciaire, ce qui leur fermerait des carrières.

Toutefois, l’un des grands exploitants de salles du pays a déjà annoncé qu’il allait finalement renoncer à projeter le film qu’il avait programmé. Le groupe Apex a expliqué qu’il avait peur de voir «ses cinémas utilisés par des mouvements politiques».

L’ONU s’est émue des interpellations de contestataires. « Cette affaire est la dernière illustration d’une tendance inquiétante aux violations des droits de l’Homme, qui a pour effet de supprimer les voix critiques », a réagi Matilda Bogner, représentante du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme. La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) s’est elle inquiétée d’une « chasse aux sorcières » lancée en Thaïlande, fondée sur la draconienne loi de lèse-majesté. Celle-ci punit le crime de 15 ans de prison

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