Le lieutenant-colonel Isaac Zida nommé Premier ministre au Burkina Faso
Deux jours après avoir été désigné président de transition, Michel Kafando a nommé mercredi le lieutenant-colonel Zida au poste de Premier ministre. Cette désignation est loin d’être une surprise.
Cette nouvelle nomination au palais présidentiel de Kossyam est une confirmation des bruits de couloirs entendus dans les arcanes du pouvoir burkinabè depuis 24 heures. Depuis la désignation de Michel Kafando, les deux hommes avançaient du même pas, abordaient les mêmes thématiques, utilisaient les mêmes éléments de langage.
« Personnellement, je ne serais pas contre que le lieutenant-colonel Zida puisse jouer un rôle essentiel dans la stabilisation même de ce pays et qu’il puisse véritablement avoir une ambition de premier ministre », avait observé mercredi matin le président de transition au micro de Radio France international (RFI).
Le lieutenant-colonel Isaac Zida avait pris le pouvoir quelques heures après la chute du président Blaise Compaoré, chassé par la rue le 31 octobre. Sa rigueur, sa volonté d’aller vite, sa capacité à respecter un calendrier lui ont valu des soutiens multiples, notamment de la rue. L’homme fort de la transition a su, en quinze jours de gestion du pays, se donner une stature d’homme d’Etat. De nombreux Burkinabè craignaient qu’il ne se maintienne de force au pouvoir.
Dans la classe politique, cette nomination d’Isaac Zida est visiblement bien perçue : « C’est l’homme de la situation, il a pris des risques, il est compétent. » « L’armée a lâché des choses durant les négociations : les postes de président du pays, de l’Assemblée… C’est donc un compromis », ont expliqué à RFI différents leaders de l’opposition.
Un pouvoir civil et militaire semble contraire aux voeux affichés de la communauté internationale, qui souhaitait une transition strictement civile pour succéder au président Compaoré.