La santé du président algérien Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, affaibli depuis un AVC en 2013 a fait l’objet de rumeurs récurrentes. Une dernière hospitalisation à Grenoble relance les inquiétudes.

Abdelaziz Bouteflika est revenu à Alger samedi après-midi. Le président algérien était hospitalisé sous le sceau du secret depuis deux jours dans le sud de la France. Un étage entier lui avait été réservé dans la clinique, et une unité des compagnies républicaines de sécurité était déployée vendredi après-midi autour du bâtiment et dans le quartier afin d’assurer la sécurité du chef de l’Etat.

Les raisons ayant conduit à son hospitalisation ne sont pas encore connues, mais le président algérien souffre d’ennuis de santé répétés depuis un ulcère hémorragique en 2005. Il a notamment été victime d’un accident vasculaire cérébral en avril 2013, qui avait entraîné une hospitalisation de deux mois et demi en France, à l’hôpital du Val-de-Grâce et des Invalides, à Paris.

Réélu pour un quatrième mandat en avril, il avait été largement absent pendant la campagne électorale algérienne. Il s’était rendu en fauteuil roulant dans l’isoloir pour voter. Depuis le début de son 4e mandat fin avril, Bouteflika n’a fait que de rares apparitions publiques, alimentant les rumeurs sur son réel état de santé. Chacune de ses apparitions, M. Bouteflika a affiché des difficultés d’élocution, s’exprimant d’une voix faible.

Le manque d’information sur l’état de santé du chef de l’état suscite la colère de plusieurs partis d’opposition. Ils jugent le président incapable de gérer le pays. Ils exigent l’application de l’article 88 de la constitution pour qu’Abdelaziz Bouteflika soit destitué pour raison de santé. « C’est pour cela qu’ils [l’Etat algérien] ne veulent pas communiquer autour de cette question » insiste Adnan Mehdi, rédacteur en chef au quotidien El Watan.