Le chrétien libéral Klaus Iohannis a remporté l’élection présidentielle roumaine dimanche, infligeant une rude défaite au Premier ministre socialiste Victor Ponta. Ce résultat contredit tous les sondages réalisés avant le scrutin.

Selon les analystes, a mobilisation des jeunes a fait la différence. Klaus Iohannis a comblé un retard de dix points au premier tour pour sortir vainqueur du scrutin, également aidé par les voies des Roumains à l’étranger, exaspérés par les difficultés rencontrées pour prendre part au vote – le gouvernement socialiste sortant avait tenté de limiter le nombre de bureaux de vote en Europe de l’Ouest, mais cette décision s’est retournée contre lui.

Iohannis a été élu avec une participation « énorme » – 61 %, selon les chiffres préliminaires, un record pour ce pays lassés par la corruption, les électeurs ont peu à peu abandonné la politique. Iohanis est un ancien professeur de physique, âgé de 55 ans. Il s’est fait remarquer en 2000 lorsqu’il a été élu maire de la ville de Sibiu, en Transylvanie. La discipline qu’il a su imposer a permis à cette ville de renaître de ses cendres et de devenir l’un des cœurs du pays.

Malgré sa défaite, Victor Ponta a exclu de démissionner de son poste de premier ministre – les prochaines élections législatives sont prévues en 2016. Des milliers de personnes dans les rues de Bucarest et dans d’autres villes de Roumanie ont pourtant réclamé sa démission.

Les Roumains reprochent à Victor Ponta une mainmise sur la justice, alors que de nombreux sociaux-démocrates font l’objet d’enquêtes ou d’inculpations pour corruption. Sa coalition a même tenté d’octroyer une immunité accrue aux élus. Klaus Iohannis avait axé sa campagne sur le respect de l’Etat de droit, dénonçant les affaires de corruption qui touchent plusieurs hauts responsables du PSD.

Pour la première fois en Europe de l’Est, le représentant d’une minorité ethnique accède aux plus hautes responsabilités.