Accords pour un gouvernement de transition au Burkina Faso
Au Burkina Faso l’armée, les partis d’opposition, les représentants religieux et de la société civile ont entériné jeudi une charte fixant le cadre d’un gouvernement de transition ce jeudi.
Deux semaines après la chute de Compaoré, la charte de transition a donc été adoptée à l’unanimité. Le lieutenant-colonel Isaac Zida s’était proclamé chef de l’Etat le 1er novembre, à la suite de la démission et de la fuite de Blaise Compaoré, et l’ombre d’un putsch planait sur le pays. Elle semble désormais définitivement écartée.
Mis sous pression par l’Union africaine et les partenaires occidentaux du Burkina Faso pour qu’ils rendent le pouvoir, les militaires ont dû faire des concessions sur les conditions de la transmission du pouvoir. En effet, ils disposaient deux semaines pour rétablir les civils à la tête du pays, sans quoi ils s’exposaient à des sanctions.
Le nouveau chef de l’Etat, qui ne pourra pas se présenter à des élections, sera désigné par un collège composé de huit dignitaires religieux et chefs traditionnels et cinq membres de l’armée, cinq militants de l’opposition et cinq représentants de la société civile, une chambre de 90 membres. Ce sera également un civil. Le premier ministre, désigné par le président, pourra être un civil ou un militaire, selon les délégués. Il sera à la tête d’un gouvernement de 25 membres.
L’adoption du texte a eu lieu sous un tonnerre d’applaudissements des 80 délégués présents. Ils ont ensuite chanté l’hymne national, dans l’euphorie générale. « Ce travail ouvre de nouvelles perspectives à notre pays, surtout à la jeunesse », dont l’avenir sera « protégé », s’est réjoui Ablassé Ouédraogo, ancien ministre des affaires étrangères et ténor de l’opposition.