La Chine et le Japon ont fait un premier pas vers la réconciliation
La crise sino-nippone, qui en septembre 2012 avait failli donner lieu à un conflit ouvert, devait symboliquement être scellée par une poignée de main à l’ouverture du sommet du Forum de coopération économique d’Asie-Pacifique (APEC). Résultat quelque peu glacial.
Le premier ministre japonais Shinzo Abe et le président chinois Xi Jinping n’ont su marquer le début du dégel avec beaucoup de chaleur.
Le différend territorial qui oppose le Japon et la Chine dure depuis longtemps . La souveraineté d’îlots inhabités de mer de Chine orientale, appelés Senkaku à Tokyo et Diaoyu à Pékin, est contestée depuis leur annexion en 1895 après la première guerre sino-japonaise. A la fin de la seconde guerre mondiale, les îles ont été, avec Okinawa, placées sous administration américaine avant d’être restituées au Japon en 1972, au terme d’un accord encore aujourd’hui controversé. Pékin accusant à l’ONU le Japon d’avoir volé les îles disputées.
Ces îles sont entourées d’eaux très poissonneuses, et leurs fonds marins sont susceptibles de renfermer des hydrocarbures. L’escalade entre Pékin et Tokyo avait nourri les craintes d’un conflit ouvert entre les deux pays il y a deux ans. Depuis son arrivée au pouvoir, Xi Jinping avait systématiquement refusé de rencontrer Shinzo Abe, qu’il accusait de dérive «nationaliste» et «militariste». Il s’agit de leur première rencontre bilatérale, et d’un premier pas vers une normalisation de leurs relations.
Les deux pays ont finalement décidé de «reprendre progressivement le dialogue politique, diplomatique et dans le domaine de la sécurité». Le Japon a finalement accepté les deux conditions préalables fixées par la Chine. Tokyo se refusait jusqu’à présent à reconnaître l’existence d’un conflit de souveraineté. Les deux pays ont dit vouloir «éviter tout incident et dégradation de la situation par la mise en place de mécanismes de dialogue et de consultation en cas de crise.»
En Chine, nombreux sont ceux qui reprochent ecore au Japon de ne pas avoir fait son examen de conscience après les crimes commis durant l’occupation brutale de son territoire, qui prit fin en 1945.