Le Venezuela importe du pétrole pour la première fois dans son histoire
Le pays dispose des plus grosses ressources pétrolières prouvées mondiales, et il est l’un des membres fondateurs de la puissante Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Pourtant Caracas a été contrainte d’importer du Pétrole algérien.
La nouvelle avait été révélée dès le mois d’août par l’agence Reuters. Le gouvernement avait démenti, en recourant à son atout favori : il s’agirait d’une conspiration visant à déstabiliser le gouvernement du président Nicolas Maduro. Pourtant, un porte-conteneurs en provenance d’Algérie s’est rendu au Venezuela avec quelque 2 millions de barils d’un pétrole algérien. Las, le 25 octobre, le pétrolier Carabobo accostait dans le port de Jose, dans l’Etat vénézuélien d’Anzoategui.
Le complot médiatique ne tenant plus, de l’Etat du Venezuela Petroleos de Venezuela (PDVSA), a dû chercher une justification pour ces importations, qualifiées d’occasionnelles. Elle a avancé que la station chargée de mélanger le pétrole présent dans les sols de la région de l’Orénoque avec une huile légère était en maintenance.
Le pétrole produit par le Venezuela, qui provient pour la plus grande partie de la région, est un pétrole brut très lourd qui ne peut être exporté en l’état, et doit être retraité dans des usines que l’on appelle des « upgraders ». Seul hic, ces centres de retraitement ne sont pas encore opérationnels.
De fait, l’importation de ce pétrole algérien léger est destiné à réduire le coût de la transformation. D’ordinaire le pétrole lourd est affiné en étant mélangé à du naphta – substance dont le prix a beaucoup augmenté dernièrement. Le pays en a donc conclu qu’il était plus rentable d’importer du pétrole léger pour le mélanger au pétrole local et le rendre exportable, plutôt que d’importer du naphta.
Cela arrive alors que le prix du baril est en berne, ce qui fait peser le risque de conséquences catastrophiques pour le pays. Son économie est au plus mal, et récemment, les deux éminents économistes Carmen Reinhart, et Kenneth Rogoff, ainsi que l’agence de notation financière Standard & Poor’s spéculaient sur sa probable faillite.