En Allemagne, les conducteurs de train ont entamé hier une grève de 5 jours, la plus longue de ces 20 dernières années. Le trafic des trains était fortement perturbé toute la journée d’hier. Le pays peu habitué à des conflits sociaux ouverts. 

Pour sa sixième grève depuis début septembre, le syndicat des conducteurs de train GDL (Gewerkschaft Deutscher Lokomotivführer) frappe un grand coup. Le quotidien « Bild » parle de « grève monstre. » Les cheminots allemands revendiquent une hausse des salaires ainsi qu’une réduction du temps de travail, ce que la direction leur refuse. La situation semble très tendue entre le syndicat et la compagnie, dans un pays connu pour la qualité de son dialogue social et habitué à des grèves plus policées.

La compagnie publique a proposé mercredi le recours à un arbitrage dans son conflit avec GDL, proposition immédiatement rejetée par le syndicat. Ce refus a été vivement critiqué. Médias, fédérations d’usagers et politiques de tous bords fustigeaient une « prise d’otages. » De plus, le syndicat compte des effectifs modestes par rapport à la moyenne allemande – 19 000 adhérents sur les 196 000 salariés de la Deutsche Bahn.

Ce mouvement social risque de perturber les célébrations du 25e anniversaire de la chute du mur de Berlin ce week-end, alors que deux millions de visiteurs sont attendus dans la capitale allemande. Le conflit s’enlise et inquiète les milieux économiques. Les fédérations patronales s’inquiètent de plus en plus des retombées pour la conjoncture, déjà fragile. Outre le manque à gagner si les célébrations sont un flop, quelques jours de grève suffisent à perturber les processus de production et de distribution. Le secteur de la logistique est le troisième plus gros de l’économie allemande.

La chancelière, Angela Merkel, évitant pourtant de s’immiscer dans le dialogue entre partenaires sociaux, a appelé au respect «du sens des proportions» et à la «responsabilité» des intéressés pour assurer «un préjudice aussi limité que possible».