Les « midterms » (élections de mi-mandat) semblent ne pas porter chance aux présidents américains. George W. Bush en 2006, Bill Clinton en 1994, et Ronald Reagan en 1986, tous avaient perdu leur majorité. Adoré en 2008, réélu en 2012, Barack Obama est lui aussi menacé par élections de mi-mandat qui se tiennent mardi.

Pour les démocrates les présages sont mauvais. Alors que la nation s’apprête à renouveler un tiers des sièges du Sénat, un grand nombre des sièges de sénateur remis en jeu cette année sont des conquêtes de 2008. Il s’agissait de circonscriptions traditionnellement républicaines, qui ont alors succombé à l’Obamania. Le président américain est plus impopulaire que jamais et nombre de ces prises pourraient se retourner et revenir aux républicains.

Une seule touche d’espoir dans un échec prophétisé : la mobilisation massive des électeurs démocrates à la dernière minute pourrait renverser la tendance, tout comme en 2012, lorsque le vote des femmes et des Noirs avait permis à Obama d’obtenir un second mandat.

Force est de constater une amélioration économique aux Etats-Unis, avec une croissance en hausse de 3,5 % au troisième trimestre, et une vigoureuse progression de 4,6 % au deuxième. Le chômage est également tombé en dessous de la barre des 6 %. Mais le sentiment général reste que la reprise qui profite essentiellement aux Américains des classes supérieures. De plus, la politique étrangère de la Maison- Blanche en mauvaise passe.

Sur le terrain, de nombreux candidats ont pris leur distance avec Obama, se rapprochant de fait d’Hillary Clinton, qui bénéficie encore de l’aura de son époux, encore très populaire. En pleine affaire Lewinsky, il était paradoxalement le seul à avoir vu son camp conquérir des sièges au Congrès. Mais cela n’avait pour autant pas suffi à lui faire regagner la Chambre des représentants.