Burkina Faso : qui pour remplacer Blaise Compaoré?
Après des émeutes sans précédent au Burkina Faso, pour s’opposer à un cinquième mandat par le président Blaise Compaoré – en poste depuis 27 ans – l’armée à du intervenir. L’Etat major a annoncé son départ quelques minutes avant qu’il ne démissionne. Le chef d’état-major des armées Honoré Traoré s’est autoproclamé chef de l’Etat vendredi en milieu d’après-midi.
Le pays n’en est pas à son premier putsch. L’ancien président, Blaise Compaoré, était lui-même arrivé au pouvoir un « jeudi noir » d’octobre 1987, par le biais d’un coup d’Etat militaire. ce dernier avait fait annoncer sa démission vendredi à la mi-journée, « dans le souci de préserver les acquis démocratiques, ainsi que la paix sociale. » Selon la diplomatie française, il serait parti vers le sud, mais serait toujours dans le pays. Il se dirigerait vers Pô, une ville proche de la frontière avec le Ghana.
Honoré Traoré a annoncé dans un communiqué : « Constatant la vacance du pouvoir ainsi créée, considérant l’urgence de sauvegarder la vie de la nation (…), j’assumerai à compter de ce jour mes responsabilités de chef de l’Etat. »
Contrairement au président démissionnaire, le chef de l’armée est resté flou sur le calendrier de la transition, se contentant d’évoquer un retour à l’ordre constitutionnel le plus rapidement possible. Il a néanmoins annoncé la création d’un «organe de transition dont l’objectif est un retour à l’ordre constitutionnel «dans un délai de douze mois». Aux termes de la constitution du Burkina Faso, l’intérim à la tête de l’État aurait dû être assuré par le président de l’Assemblée nationale si le président démissionne ou décède.
Après les liesses, l’ambiance s’est quelque peu refroidie lorsqu’il est apparu que le chef de l’armée avait pris le pouvoir. Lors des manifestations de vendredi matin, plusieurs dizaines de milliers de personnes venues demander le soutien de l’armée devant le siège de l’Etat major scandaient les slogans «Honoré Traoré démission» ainsi que «Blaise dégage.»
«Nous ne souhaitons pas que le général Traoré soit aux affaires. Il faut quelqu’un de valable. Traoré est l’homme de main de Blaise Compaoré», avait accusé Monou Tapsoaba, un militant du Mouvement du peuple pour le progrès. Le général est considéré par une frange la population comme trop proche de l’ancien président. Elle semble favoriser général en retraite, ancien ministre de la Défense et ex-chef d’état-major, Kouamé Lougué.