Violences aux abords d’une manifestation de hooligans d’extrême droite en Allemagne
Une manifestation violente a eu lieu ce dimanche 26 octobre à Cologne où les hooligans d’extrême droite protestaient contre le salafisme et l’islam en général. Le rassemblement a mobilisé une foule plus importante que prévu et quarante-quatre policiers ont été blessés dans des affrontements dont un gravement et dix-sept personnes ont été appréhendées.
Ils se sont nommés « HoGeSa, » soit un acronyme pour « les hooligans contre les salafistes, »et ils voulaient visiblement en découdre. Dimanche, à Cologne, une première manifestation a rassemblé quelque 4 000 participants, aussi bien des fans de football que des membres de l’extrême droite allemande.
Le mouvement entend répondre à la radicalisation de certaines franges de l’Islam en Allemagne. A Wuppertal, une ville également située dans l’Etat de Rhénanie du Nord-Westphalie, un groupuscule salafiste a ainsi fondé une police de la Sharia enjoignant aux musulmans de ne pas boire d’alcool, de ne pas écouter de musique ou de ne pas parier d’argent. Son modèle pourrait être la Ligue de défense anglaise, créée en 2009 pour « lutter contre l’islamisation de la Grande-Bretagne. »
« Le sujet du salafisme est seulement mis en avant, le but est bien plus d’imposer une large thématique d’extrême droite dans la société, aussi dans les milieux de fans, » d’après Michael Gabriel , qui coordonne les projets de fans de football à Francfort.
Le mouvement HoGeSa a recours aux medias sociaux pour se structurer. Le mouvement hooligan, longtemps divisé, a réussi à s’unir face à un ennemi déclaré, l’islam radical, qui est très présent à Cologne. L’Allemagne s’inquiète de voir resurgir une vague d’extrême droite dans un contexte qui rappelle les années 1990.
L’Allemagne est particulièrement exposée aux répercussion du conflit contre les islamistes de Daech. Selon l’agence de protection du territoire, le pays compterait quelque 6000 salafistes. À Hambourg, au milieu du mois d’octobre, ils ont été quelques centaines à s’affronter avec des militants kurdes, qui manifestaient pour un soutien à Kobané.