Publié le : mercredi 29 octobre 2014

Le président de la République italien interrogé sur les transactions entre la mafia et l’État

Le président italien Giorgio Napolitano, 89 ans, a été entendu par la justice italienne lors d’un huit clos absolu pour une audience de justice s’est tenue à l’intérieur du palais du Quirinal, siège inviolable de la présidence de la République. Le chef d’Etat était questionné sur des faits qui remontent au début des années 90. Il était alors président de la Chambre des députés.

 

>>>ANSA/CONSULTA: NAPOLITANO, RATTRISTATO E PREOCCUPATO

 

Giorgio Napolitano a été questionné pendant près de trois heures et demie dans le cadre d’une affaire ouverte en 2013, relative à une série d’attentats à la bombe qui a bouleversé le pays au début des années 1990. En réaction, des accords secrets ont étés signés entre des représentants de l’Etat et des dirigeants de la Mafia, et le président aurait pu jouer un rôle dans ce procédé.

En 1993, commentant les faits, Napolitano avait déclaré « il est immédiatement apparu que c’étaient de nouvelles tentatives des factions les plus violentes de Cosa Nostra de mettre l’Etat face à un choix : alléger la pression vis-à-vis de la Mafia ou risquer de voir ces attaques déstabilisatrices se poursuivre. »

En 1989, Cosa Nostra décide de lancer une campagne de terreur pour imposer sa présence sur la scène politique. En mars 1989, le député européen Salvo Lima, proche de Giulio Andreotti, alors président du Conseil, est assassiné. Puis les juges antimafia Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, sont tués en mai et en juillet 1992. Par la suite, des bombes à Florence, à Milan et à Rome, avaient tué dix personnes.

S’en étaient suivies des revendications quant aux conditions de détention et aux charges visant les membres d’organisations mafieuses. Si la justice les avait écartées, les jugeant inacceptables, il semble que certains membres de l’administration aient négocié des aménagements avec la Cosa Nostra pour mettre un terme aux attentats.

L’audience était tenue dans le palais présidentiel, sans qu’aucun spectateur ne soit présent, autre que les professionnels de la justice – les magistrats, le jury, les avocats et les divers collaborateurs du Quirinal et de la cour. Interdiction de faire entrer appareils photo, enregistreurs, caméras et téléphones portables. Aucun communiqué n’a été publié à l’issue de la séance.

 

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