Affrontements entre des groupes de djihadistes sunnites et l’armée au nord du Liban
De violents affrontements opposent, pour la troisième journée consécutive, l’armée libanaise à des islamistes armés dans Tripoli, la grande ville du nord du Liban. Les miliciens sunnites dénoncent une alliance entre l’armée libanaise et le Hezbollah, la formation chiite pro-iranienne, et leur soutien au régime de Bachar el-Assad.
Les insurgés armés se sont repliés dans le faubourg de Bab al-Tebbaneh, dans le nord de la ville portuaire, et de violents combats les opposent toujours à l’armée, selon le correspondant de l’AFP présent sur place. L’armée est parvenue à pénétrer lundi pour la première fois depuis une décennie dans le secteur de Bab al-Tebbanéplace forte de mouvements islamistes dans le pays.
Les affrontements qui secouent le nord du Liban ont débuté dans la soirée du 24 octobre, à la suite d’une perquisition effectuée par l’armée au domicile des parents d’Ahmad Mikati, un djihadiste ayant récemment prêté allégeance à l’organisation de l’État islamique (EI). Il a été arrêté, et les soldats ont tué trois hommes et procédé à plusieurs arrestations.
En réaction à ces conflits, le Front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie, a menacé d’exécuter dimanche des soldats libanais qu’il retient en otages si l’armée libanaise ne cessait pas ses combats à Tripoli. Les opposants sont soupçonnés de lui être affiliés.
« Nous mettons en garde l’armée libanaise contre une escalade militaire visant les sunnites à Tripoli », a indiqué le groupe radical dans un communiqué mis en ligne. « Nous l’appelons à lever le siège (des combattants) et à entamer une solution pacifique, sinon, nous serons amenés à en finir avec le dossier des soldats otages chez nous, vu qu’ils sont des prisonniers de guerre »
La porte-parole du département d’Etat américain, Jennifer Psaki a salué « le courage des membres des forces armées libanaises qui travaillent à maintenir en sécurité Tripoli et Akkar pour tous les habitants [du pays]. »