Les violences inter-communautaires continuent en Centrafrique
Une dizaine de jours après le début des violences communautaires autour de la capitale Bangui, le gouvernement intérimaire continue à parler de tentative de coup d’état, par une « coalition de forces négatives. » Les milices anti-balaka (principalement chrétiens) et ex-Séléka (en majorité musulmans) s’en prennent maintenant aux civils qu’ils accusent de soutenir l’autre camp.
Le rapport de la gendarmerie de la ville de Bambari fait froid dans le dos : « Des individus armés se réclamant des anti-balaka, partis de Bambari à la fin de la semaine dernière en direction de Kouango [plus au sud], ont froidement assassiné cinq personnes aux villages de Bangao et Bomballa, les accusant de collaborer avec les ex-Séléka et d’avoir trahi leur position à ces derniers. »
La source ajoute que « les assaillants se sont livrés à d’autres exactions sur les habitants : incendie de maisons d’habitation, pillages, vols, faisant fuir de nombreux autres vers la République démocratique du Congo dans des pirogues. »
Sur la route menant au centre de la ville de Kouango, les ex-Séléka ont également commis des exactions, avec l’exécution publique de deux jeune hommes « sous l’accusation de trahison et d’appartenance à la milice anti-balaka. » Ils ont pourchassé d’autres personnes à travers la ville.
Dans un communiqué publié la semaine dernière, le gouvernement de transition, avec à sa tête la catholique Catherine Samba-Panza parlait de « coalition de forces négatives » qui distribuait de l’argent ainsi que des armes afin de semer le trouble et pousser la Présidente et le Premier ministre à la démission.
Depuis la fin du coup d’état des Séléka en janvier 2014, les chrétiens se sont livrés à des violentes campagnes de représailles, forçant les musulmans à se retirer de la capitale. Les ex-Séléka se sont regroupés et ont pris le contrôle de la région de Kouango – depuis l’an dernier toutes les autorités locales (sous-préfet, gendarmes, policiers, maires, chefs de village, etc.) ont fui et ils y imposent leur loi.