Lundi 20 octobre, la 4ème session plénière du 18ème Comité central du Parti communiste chinois (PCC) s’est ouverte à Pékin, capitale chinoise. Le thème de cette réunion est « Gouverner le pays par la loi. » Depuis la réforme et l’ouverture il y a trente ans, l’Etat de droit constitue pour la première fois l’un ordre du jour des réunions plénières du Comité central.

Le Parti communiste chinois (PCC) tient les rênes de la justice du pays, et la tendance n’est pas à l’instauration d’un État de droit en Chine. En atteste le nombre croissant de détentions sans inculpation visant des dissidents. Cela concerne même des voix modérées, comme les avocats Xu Zhiyong et Pu Zhiqiang ou l’universitaire ouïgour Ilham Tohti, qui ont ainsi été emprisonnés sans autre forme de procès.

Cette session vise avant tout à régler les retombées de la grande campagne anti-corruption que le nouveau régime à mené dans le pays – 51 hauts responsables de rang vice-ministériel et au-dessus ont étés limogés – et envoyer des signaux positifs aux investisseurs étrangers, demandeurs d’un cadre légal stable. La campagne sert aussi d’arme politique, servant à éliminer les rivaux politiques de l’actuel président Xi Jinping – avec des statistiques effrayantes : presque 100 % des tribunaux concluent de la culpabilité des accusés. Rappelons qu’en Chine, les juges sont membres du PCC et soumis à ses décisions.

Mais une prise en compte de l’Etat de droit pourrait aussi être l’un des signes avant coureurs d’une Chine prête à faire un pas vers la démocratie dans le but renforcer son tissu social. Pour Zhu Lijia, directeur de recherches sur l’administration publique « Un concept essentiel de la gouvernance de Xi Jinping est de gouverner le pays en vertu de la loi. (…). Si dans cinq à dix ans la société chinoise arrive à promouvoir la gouvernance de l’Etat selon la loi (…) notre société se portera mieux, la population sera plus heureuse et la modernisation de notre pays sera ainsi très prometteuse. »