Reprise du dialogue avec Moscou à la conférence Europe-Asie de Milan
L’Asem, forum entre l’Europe et l’Asie, rassemble quelque 50 pays autour de la coopération économique et des échanges commerciaux. Mais cette année c’est bien les rapports entre la Russie d’un côté et l’Ukraine et l’UE de l’autre qui ont volé la vedette.
Une « réunion positive » d’après le Premier ministre britannique David Cameron, alors que le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a rappelé les «nombreuses divergences» entre Russes, Ukrainiens et Européens.
Le Kremlin, lui, parle de négociations « difficiles » et pleines de « désaccords et d’ incompréhension, » avant d’indiquer que malgré tout, il y avait eu « un échange d’opinions » et que la Russie restait ouverte aux discussions.
La Russie à multiplié ces derniers jours les gestes conciliants, avec son silence bienveillant sur les frappes aériennes menées par l’aviation américaine contre Daech en Syrie – son alliée – puis le retrait des troupes russes engagées dans la crise ukrainienne et enfin la rencontre à Paris mercredi entre le secrétaire d’État américain, John Kerry, et son homologue russe, Sergueï Lavrov. Ces derniers envisagent de partager davantage de renseignements sur l’État islamique et de combattre ensemble la menace terroriste.
Cela intervient alors que l’économie russes avait commencé à souffrir des sanctions imposées par les pays occidentaux à la suite de la crise ukrainienne. Le conseiller américain à la sécurité nationale Anthony Blinken à parlé d’une éventuelle levée de celles-ci « dans les prochaines semaines », si la Russie continue à donner des signes d’apaisement.
Ce serait donc au moment où les sanctions commenceraient à faire leur effet, poussant Vladimir Poutine à revoir sa copie, qu’on envisageraient de les lever. « Le danger, c’est que la réconciliation avec Vladimir Poutine soit scellée comme si rien ne s’était passé, comme si les forces russes n’étaient pas intervenues en Ukraine, comme si la Crimée n’avait pas été annexée », prévient Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).