Syrie : l’Etat Islamique recule à Kobané
Les djihadistes qui tentaient de conquérir la ville de Kobané, troisième ville kurde, à la frontière turque, ont perdu du terrain ce mercredi. Alors que la résignation s’installait dans les rangs de la coalition, dont la stratégie de bombardements n’avait jusqu’ici pas porté de fruits, il pourrait s’agir d’un tournant majeur.
Après 21 frappes aériennes conduites par les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite, lundi et mardi, pour la première fois depuis le début des hostilités, Daesh a perdu du terrain à Kobané. Et symboliquement, l’un des drapeaux noirs du groupe qui flottait sur l’une des collines à l’ouest de la ville a été arraché par la milice kurde.
Ce revers intervient au lendemain d’une conférence de presse où le président américain, Barack Obama, après une réunion avec des chefs militaires des 22 pays de la coalition internationale contre l’EI, s’est dit « très inquiet » du sort de la ville. Un responsable du canton de Kobané met en garde : » Kobané n’est pas sauvée car les djihadistes ont les moyens de faire venir des renforts et [de nouvelles] armes. »
Daech est suspecté d’avoir utilisé des armes chimiques contre les kurdes d’après la revue Meria (Middle east review of international affairs). Cette dernière a diffusé des photos de blessés et de morts kurdes qui présentent des marques caractéristiques de l’emploi de gaz moutarde. Ils auraient pu mettre la main sur des stocks d’armes chimiques de l’ancien dictateur irakien, Saddam Hussein.
Dans l’Irak voisin, l’armée a repoussé un assaut de Daech dans la province occidentale d’Al-Anbar – un objectif majeur pour les jihadistes. Ils la contrôleraient à 85 % et continuent de progresser. Le porte-parole du ministère de la Défense américain a reconnu que la situation y était « rude, » et que les djihadistes s’y déplaçaient ‘librement. » Si la région tombait, le groupe aurait directement accès à Bagdad.
Les Etats de la coalition, jusque là d’accord sur le principe d’une action mais divisés dans leurs stratégie, ont pu lors de la conférence de mercredi s’entendre pour mener une action à la fois politique, diplomatique, militaire et humanitaire, qui suppose «une coordination optimale et un partage des renseignements».